lundi 31 août 2009

Question de vocabulaire

Mon milieu professionnel est très pédant et prétentieux. On présente des thématiques plutôt que des thèmes, on envisage des problématiques au lieu de problèmes, nos terrains sont privatifs et pas privés, et plutôt que de développer chez nos usagers des capacités pour apprendre, on développe des compétences cognitives...

Aujourd'hui en réunion, je lis et j'entends pour la première fois «travailler en distentiel». Ca veut dire travailler à distance, mais écrit avec un e et un t, je pense plutôt à un mot de la famille de distendu. (j'aurais aimé, moi, travailler en distendu). Et devant la bande de ploucs qui se prend pour des créateurs intellectuels, je ne peux pas m'empêcher d'exprimer mes pensées étymologiques, afin de «distendre» l'atmosphère tendue, comme d'habitude.

Le pdg sourit une seconde mais se reprend vite, et avec sa grande classe, me dit que quand on m'appellerait pot de chambre je sorte de sous le lit, pas avant.

J'ai quand même été rassurée par deux ou trois regards complices de mes collègues, mais décidément, ma promotion, ce n'est pas pour demain.

jeudi 27 août 2009

Zen...

Le Dalaï Lama (eh oui, c'est un pote à moi qui habite du côté de Lavaur, on échange des mails de temps en temps) m'a suggéré il y a quelque temps déjà, pour atteindre la sérénité, de développer mes capacités de patience et de compassion. Il a ajouté que j'avais de la chance de travailler avec quelqu'un qui me fournissait de si belles occasions de m'exercer à extraire de moi tout ressentiment et toute haine qui sont, c'est bien connu, des poisons pour l'âme.

Sur le moment, des nuées de papillons colorés ont envahi mon plexus solaire.

Ce matin, c'est pas gagné d'arriver à transformer le paquet de cloportes, d'asticots et de cafards qui y grouillent.

Déjà ces quelques mots m'ont soulagée ... tiens, je m'en vais massacrer «Everything but the girl» sur ma guitare avant de partir au boulot.

Bonne journée.

mercredi 26 août 2009

Lalala , lalala, lalalalala ...

Il fallait me prévenir que l'ambiance de ma journée changerait à 18 heures, j'aurais vécu toutes les galères autrement. Ce soir, Caro était d'humeur riante, loquace et enthousiaste. Elle partait à une fête de princesses toute vêtue de rose et bleu et parfumée comme un printemps corse. Une heure plus tard, j'ai fait connaissance de son cavalier. En coup de vent. Y'avait qu'à demander, en fait.

La fureur de vivre

Le fait de raconter mes zistoires à la deuxième personne du pluriel n'est pas un exercice de style. Cela me fournit la distance nécessaire pour une «certaine» objectivité. Aujourd'hui j'ai du mal tellement j'éprouve de haine et de mépris envers mon pdg. Mes collègues éprouvent les mêmes sentiments mais parviennent à faire bonne figure en sa présence. Moi aussi, environ 10 minutes. Et mon visage présente l'immense défaut d'être très expressif. Aussi, quand il va trop loin, ma mâchoire se crispe, j'arrête de respirer, mes yeux se cernent, mes commissures s'affaissent, ma voix devient plus grave, mon débit plus lent, je me mets en quelque sorte en hibernation. Puis, s'il continue, mes canines se mettent à pousser, mes yeux s'injectent de sang, mes doigts se crochent, mes cheveux se dressent, mes poils se hérissent et c'est le point de non retour. C'est arrivé ce matin. Demain je prends l'appareil photo et je demande à ma collègue d'immortaliser l'instant.

Un jour peut-être, j'irai en prison.

PS : une photo de coquillages Lamy pour adoucir ce monde de brutes.


mardi 25 août 2009

Moralazéro

Vous avez rendez-vous avec votre pdg et poulette n°1 au siège social avec un imprimeur. Pendant l'heure de retard présidentielle, il patiente dans la salle d'attente et votre collègue vous plombe avec les dernières nouvelles et son moral à zéro. Quand le pdg arrive et que la rugnon commence, vous êtes mûre.

L'imprimeur entame une conversation banale, de celles qui servent à se familiariser avec la voix de l'interlocuteur avant de passer à une âpre négociation. Normalement deux-trois mots sur la météo font l'affaire mais ce monsieur n'a apparemment rien prévu d'autre de la matinée. Il passe en revue tous les marroniers sinistres de l'année, voire du siècle : la crise, la canicule, les retraites, le trou de la sécu, la natalité en hausse en France c'est à cause des immigrés qui font 6 enfants quand on en fait 2, les 35 heures...

Votre pdg alimente joyeusement ... sans vous quitter des yeux. Cela vous chagrine au plus haut point d'être aussi prévisible.

Quand, au bout de vingt minutes, l'imprimeur évoque le cataclysme de la grippe A, vous intervenez vigoureusement : STOP, si vous continuez sur ce registre, je pars me pendre.

Un peu interloqué, il implore votre pdg du regard, mais ce dernier, charitable à votre endroit, lui dit qu'il est pressé et qu'il est temps d'en venir au fait. Bien entendu, plus tard à table, vous aurez droit à une remontrance sur votre manque de patience et votre impolitesse. L'air candide et contrit, vous rétorquerez que vous vous attendiez plutôt à de la gratitude pour avoir fait gagner une heure à tout le monde (une heure de conneries, ça vous avez réussi à ne pas le dire). C'était dangereux mais les autres convives ont fait diversion.

C'est la fin des vacances.

dimanche 23 août 2009

Vol d'hirondelles

... chassant les mini-sauterelles sur l'herbe, au son strident des cigales ...


vendredi 21 août 2009

Canicule

Pour éviter le coup de chaud ou la déshydratation, on nous conseille de nous tenir au frais. Naviguant de climatisation en climatisation, mon cher papa a fini par attraper une pneumonie. A l'hôpital où on l'a soigné, le personnel et les patients portaient des masques à cause d'une grippe H1N1 qui était arrivée dans le service. C'est quoi le pire ?

mardi 18 août 2009

En manque de princesse

L'absence de ma princesse-surfeuse me rend débile ... Quand je marche pieds nus dans le couloir et que je me plante dans le pied une lentille séchée coupante tombée de ses yeux, j'essuie la goutte de sang d'un air attendri.

J'ai reçu quelques sms :

«Le surf c fatigan, jariv à nagédsu, haha, bibi»

«C super cool. Sui dead de ché dead. G le mal de mer, hahaha, jrigol, biyou.»

«Coucou un bisou, jsu morte, je vais dodo, un bisou, vous ai envoyé une carte, bizou.»

(3 bisous dans un seul sms ? Elle va se coucher à 21 h 30 ? Elle est morte ?)

samedi 15 août 2009


Tire la chevillette et la bobinette cherra

Depuis que je me suis foulée la cheville cet été, nos balades sont ponctuées tous les trois pas par les recommandations de Sergueï : attention à droite, ouille fais gaffe au trottoir, tu l'as vu le trou-là ? Attention c'est en pente, tu veux un coup de main ? Prends garde à bien dérouler le pied, attention ça monte, attention ça descend, attention ça glisse, ne va pas si vite, bois de l'eau pour hydrater le tendon, oh la la le dénivelé, attention à pas te fouler l'autre, ça va là, pas trop fatiguée? Sans parler des petits coups sur l'épaule ou les tirages de ceinture pour me faire contourner un petit caillou que je n'aurais pas vu. J'ai beau me dire que c'est de la prévenance, ça commence à m'énerver, j'en rêve la nuit.

Il faisait chaud à Marrakech, sûrement très très chaud. Ca a déréglé le thermostat intérieur de notre princesse qu'on a retrouvée enroulée dans une couverture à la maison où le thermomètre indiquait 28°.