jeudi 27 octobre 2011

Thriller...

Ce soir, en rentrant de quatre jours de formation intense et riche en émotions, j'étais dans les embouteillages. Je me suis fait un film :

C'est bizarre ces fourmillements dans ma main.

Et puis c'est un peu engourdi, et ça monte jusqu'au coude.

Mince, c'est la main gauche, je suis en train de faire un infarctus.

Est-ce que j'ai mal ? non.

Est ce que ça irradie dans la poitrine ? non.

Ca y est, j'ai des vertiges. J'ai trouvé, c'est un AVC.

Pourvu que j'aie le temps d'arriver à la maison.

Remarque, ce serait plus malin d'aller directement à l'hôpital. Si je prends à gauche, là, j'ai le temps d'arriver à la clinique de Mimi, elle saura quoi faire.

Oh lala, de pire en pire les vertiges ... ého attention, les piétons là devant, au lieu de traverser n'importe où, je vais en écraser un, c'est bien ma veine, deux morts.

Purée, je tremble maintenant, je ne vais pas avoir le temps d'arriver à la clinique, je rentre à la maison, c'est à 300 mètres, pourvu que je n'écrase personne.

En plus j'ai dit à Caro que je passais au Galuchat ce soir, faut que je lui envoie un texto. Avant ou après avoir appelé le Samu ?

AAAAHHH, ça y est, j'ai l'épaule engourdie maintenant, c'est un infarctus + un AVC.

C'est possible, ça ?

Faut pas que j'oublie de respirer, comme ça j'aurai le temps d'arriver à la maison. Et puis si on doit me ranimer, c'est mieux qu'il y ait de l'oxygène partout dans mon sang.

En fait, je ne veux pas qu'on me ranime, pour finir dans un foyer d'accueil médicalisé, non merci, je préfère mourir tout de suite, au feu rouge, tiens."

Et puis j'ai décoincé ma ceinture de sécurité, la circulation s'est rétablie et tout est rentré dans l'ordre.

Je me fatigue.

mardi 25 octobre 2011

Stylo-plume


Au moment où ma prof de français de 5ème a présenté son plan, j'ai pressenti la catastrophe :

- Quelqu'un a volé le stylo-plume en or de Nathalie. Je vais vous demander de vous lever une par une et de prononcer la phrase "je n'ai pas volé le stylo-plume de Nathalie". On commence par Pascale, au fond.

Au fur et à mesure que les phrases prononcées se rapprochaient, bien articulées ou murmurées, un raz de marée se déchaînait en moi. Quand mon tour est arrivé, c'est dans une totale panique que je me suis levée, genoux et voix tremblants : "euh, .... c'est pas moi".

Je salue la clairvoyance de ma prof, un peu agacée parce que j'avais fait foirer son super plan. Elle m'a répondu rapidement : "oui, je sais, Rosana, tu peux te rasseoir".

Je me suis rassise, assommée de soulagement.

Comment analyser à l'époque, tout ce que cette scène impliquait ?

Aujourd'hui, j'en ai encore froid dans le dos.

lundi 24 octobre 2011

La nausée

Il y a des choses de la vie qui te poursuivent.

Parce que tu les as faites, ou pas, ou pas comme il aurait fallu.

Quand elles te rattrapent, parfois par surprise comme il m'est arrivé aujourd'hui, ça te donne la nausée.

Pendant ses 8 années d'école maternelle et primaire, ma princesse a mangé deux ou trois fois à la cantine. La dernière fois, elle m'a raconté le soir qu'elle avait renversé un verre d'eau et que la méchante dame lui avait donné une gifle.

J'aurais du le signaler à la directrice.

J'aurais pu aller voir cette dame directement, et pourquoi pas, lui mettre une gifle.

A la place, je me suis limitée à rassurer ma princesse et à ne plus la faire manger à la cantine.

Pour quelle raison n'ai-je pas réagi ? Je ne le sais plus aujourd'hui et je m'en veux.

Ma princesse a-t-elle pensé que j'étais lâche ? que je n'étais pas à la hauteur ?

Quel souvenir a-t-elle gardé de l'incident ?

J'aimerais en reparler avec elle.

jeudi 20 octobre 2011

Le Galuchat - saison 3

C'est avec plaisir que je suis retournée ce soir au Galuchat, où ma princesse entame sa troisième saison.

J'y ai retrouvé :

. les galettes,
. le cidre,
. le présentoir à revues,
. ma table préférée, la plus près des virevoltes de la fée Clochette
. les échanges complices de ma petite fée avec Philippe, son patron.

Et puis Caroline m'a présenté une cliente : voici ma maman et voici ma copine Martine.

Martine fait partie d'un club de lecture et raconte ses derniers livres à Caroline. Qui elle-même lui raconte que les livres qu'elle aime, elle peut les lire 3 à 5 fois. Martine m'a dit "bonsoir maman". Je ne lui ai pas répondu "bonsoir ma fille", parce que Martine a presque l'âge d'être ma maman à moi, mais j'ai trouvé que Caroline avait des copines sympas.

Sur le chemin du retour, je voyais plein de petites étoiles autour de moi.

(je n'ai bu qu'un pichet de cidre)

mercredi 19 octobre 2011

Fleurs

Quand cette petite plante grasse est arrivée à la maison, elle dressait fièrement mille petits boutons de fleurs blancs et prometteurs.

Le lendemain, une fleur était éclose. Blanche avec un pistil ou une étamine (?) rose fuschia, splendide.

Trois jours plus tard, une dizaine de fleurs se sont ouvertes.

La petite plante est magnifique, étonnante de vigueur, surprenante.

Tous les matins, je viens la féliciter.

mardi 18 octobre 2011

Auditeur

En ce moment, on a un audit, dans la boîte. Il vient nous aider à organiser notre atelier de sous-traitance.

J'ai participé à un de ses brainstorming l'autre jour. On était sept et ça traitait de la communication inter-services. En fin de séance, l'audit a suggéré : "En fait, il manque des réunions hebdomadaires de production".

Sa proposition a fait flop, suivie d'un silence de plomb.

L'audit s'est tourné vers moi, l'air fatigué : "il se passe quoi, là, Rosana ?"

C'est avec la même fatigue que j'ai répondu : "on en a ras le bol des réunions, elles sont toutes animées par le directeur qui nous assomme pendant une heure et demie avec de grands discours creux et mille fois répétés, et personne ne doit rien dire sinon il crie, alors on finit tous par s'endormir en espérant que ça va passer vite, et on en sort toujours sans aucune réponse".

Et c'est encore avec la même fatigue que mes collègues ont approuvé en souriant.

Il a du boulot, l'auditeur.

vendredi 14 octobre 2011

Skrat ?

Il est difficile de me décourager, de me détourner d'un objectif, de me faire lâcher prise.

Par exemple, je tiens beaucoup à l'ordre du jour de mes réunions. Et quand les digressions et les discours fleuves du directeur ont endormi tout le monde, je reviens toujours à la question qui n'a pas été traitée.

Cela a pour principal mérite de réveiller mes collègues, et puis de les faire rigoler.

Je reviens infatigablement au sujet initial. Parfois, le directeur tente de me faire passer pour une imbécile, ou une incorrigible matérialiste, mais ça ne marche pas trop, j'ai la troupe avec moi. Alors le plus souvent, je m'en sors plutôt bien, et l'ordre du jour aussi.

On m'a surnommé Skrat, l'écureuil de l'âge de glace qui refuse de lâcher sa noisette.

jeudi 13 octobre 2011

Faire la manche...

Hier en ville, je suis abordée par une jeune femme avec une petite fille, avec un joli accent d'outre-Atlantique :
"Bonjour madame, je suis québécoise et je suis bien embêtée, je me suis fait voler mon sac et j'attends un mandat qui devrait arriver demain, pouvez-vous me dépanner de quelques euros?"

Avec une pensée émue pour ma copine-de-blog Joan, je lui réponds :
"Mince alors, vous devez être bien ennuyée, je vais vous donner une adresse où vous pouvez vous rendre et où on fera le nécessaire pour vous en attendant votre mandat"

Elle reprend : "euh non, non, ça va aller, il me faudrait juste quelques euros..."

J'allais lui proposer de m'accompagner au distributeur parce que je n'avais pas un sou sur moi quand sa petite fille l'a interpellée avec un accent très très toulousain : "allez, on y va maman (mamaing)?"

Si elle ne lui avait pas jeté un regard furieux et méchant, je me serais laissée attendrir.

Là, j'ai juste pensé que c'était une manière originale de faire la manche.



mardi 11 octobre 2011

Cris et chuchotements

Mon directeur arrive au boulot entre 6h30 et 7h le matin. Je le sais parce que c'est indiqué sur les mails qu'il m'écrit. Il atteint le sommet de sa forme à 8h30 et jusqu'à 14h30, il parle, il parle, il crie, il parle, il crie ... et aussi des fois il écrit des mails tellement incendiaires et injustes qu'il est obligé de présenter ses excuses après.

A 15h30 son énergie décline et à 16h30 il est cuit. On peut alors lui faire signer n'importe quoi, souscrire le contrat le plus douteux, approuver le projet le plus pourri.

Le lendemain, il réalise et recommence à crier, parler, crier ...

D'où ma surprise ce soir en quittant le boulot. Au fur et à mesure que j'approchais de la sortie, les cris étaient plus impressionnants, puis j'ai croisé le directeur commercial tout rouge, au bord de l'apoplexie, et entendu le directeur hurler depuis son bureau : "c'est moi le directeur de la boîte et c'est moi qui commande !!!!".

Demain, on va avoir une belle journée. Et avec un peu de chance, j'aurai une jolie zistoire à raconter.

lundi 10 octobre 2011

Buisson ardent

L'autre jour avec Sergueï, nous sommes passés sur la route où notre princesse a atterri dans le fossé.

Mon estomac s'est retourné quand j'ai compté un platane tous les quatre mètres.

Tu as bien visé, princesse.

Au fait, ce buisson que tu as poétiquement appelé de l'aubépine et d'où tu as eu du mal à t'extraire, c'est du pyracantha. Un arbuste plein de grosses épines et très dense qui a amorti le choc. Même s'il t'a un peu griffé les pieds.

Je ne verrai plus le pyracantha de la même façon. 

jeudi 6 octobre 2011

Démission 3

J'aurais du quitter cette boîte dirigée par une femme et son mari le soir même de mon arrivée. Seulement voilà, je venais de démissionner d'une autre boîte et je commençais à me demander si je n'étais pas un peu instable.

Un exemple du caractère exécrable de la patronne : aucune secrétaire ne restait plus d'une semaine. Tous les samedi matin il fallait en recruter une nouvelle. J'ai vu partir 15 jeunes femmes en un an, au bout d'une heure, un jour ou une semaine, plus ou moins désespérées, pleurant ou soulagées.

Un jour, la patronne est allée trop loin et le soir même, le livre que je lisais m'a parlé :

"Puis l'Ermite se leva, s'affaira çà et là dans la petite pièce irrégulièrement construite, jetant de temps en temps un regard clignotant vers Valet, et il lui demanda soudain : Es-tu prêt à chausser tes souliers et à reprendre la route? Valet hésita, puis il dit : s'il doit en être ainsi, je suis prêt".

Le lendemain matin, j'ai posté ma lettre de démission avec un plaisir infini. Puis la patronne a fait une dépression nerveuse (si-si, c'est vrai).

J'ai adoré l'après-midi que le patron a passé à tenter de me convaincre de rester. 

J'ai adoré avoir trouvé un autre boulot avant la fin de mon préavis.


mercredi 5 octobre 2011

Non mais !

Hier soir je dînais à la terrasse d'un restaurant avec une copine dont le mari, le patron, venait nous rejoindre de temps en temps.

Samir est arrivé avec son gros bouquet de roses et avec un grand sourire a proposé à ma copine de choisir la plus belle.

Après une brève hésitation, Samir a rapidement saisi la moins fraîche du bouquet, me l'a tendue sans un regard et est vite parti.

Sans même me laisser le temps de lui dire : "Non merci, je n'aime pas les roses moches".

Non mais !

mardi 4 octobre 2011

Ouf


C'est si bon de se réveiller le matin avec en tête : "Ma princesse est entière, je l'ai vue hier soir et tout va bien"

Même si ma voiture est un petit peu cassée.