jeudi 23 décembre 2010

Busted flat in Baton Rouge ... lalalalala...

L'autre jour, Sergueï voulait m'apprendre une chanson qu'il aimait à la guitare, et moi je n'y arrivais pas.
- allez, fais un effort ...
- oh, écoute, j'ai déjà du mal avec les chansons que j'aime et là tu veux m'apprendre une chanson que je n'aime pas, non-non-non je ne la jouerai pas, je m'en fiche, voilà.

Il m'a rétorqué qu'il n'en avait rien à cirer de Dylan et Janis Joplin mais que pour me faire plaisir il les jouait quand même et que moi je n'étais même pas fichue d'apprendre une chanson pour lui faire plaisir.

- oui, mais toi tu sais jouer n'importe quoi même avec le bras dans le plâtre alors que moi je rame. Ton truc débile à la noix (en vrai j'ai dit un gros mot), je m'en fous et je veux pas l'apprendre et c'est tout.

Alors il a pris son air cruel et m'a dit qu'il était temps que j'aille prendre des cours avec quelqu'un d'autre parce que lui, il en avait marre de ma mauvaise foi.

Alors mon coeur s'est brisé et j'ai dit que puisque c'était ça, je ne jouerais plus jamais de la guitare avec lui de ma vie.

Depuis, il essaie de m'appâter l'air de rien avec de jolies chansons que j'aime.

Depuis, je joue en cachette.



mercredi 22 décembre 2010

Flop

On est 45 à partager le repas de noël de la boîte. Ca se passe toujours dans des restaus pourris où il y a au moins 3 autres grandes tablées. Les serveurs sont hargneux parce que quand les plats arrivent, personne ne se souvient de ce qu'il a commandé.
Cette année ça se passait dans un restau australien. A un moment, j'ai quitté mes copines pour aller  voir les collègues des autres tables. Cédric, un jeune stagiaire de 25 ans un peu sale, dreadlocks et air rebelle a écrit sur la nappe en papier une citation fumeuse sur la condition humaine, signée Bakounine.

Histoire de m'amuser et d'en découdre comme je ne le fais plus depuis que j'ai 17 ans, (mais il faut dire que je m'ennuyais un peu) je lance avec enthousiasme à la tablée : alors, c'est qui l'anarchiste ici ?
- euh, pourquoi tu dis ça ?
- ben Bakounine, vous savez qui c'est ?
- euh ... non.
- Bon, et le kangourou, vous avez aimé ?

Ca s'appelle un flop ?
 
 

mardi 21 décembre 2010

Décomposition

Vous avez déjà vu quelqu'un se décomposer littéralement ? Moi j'ai vu Maryse, notre comptable se désintégrer cet après-midi ...
Nous devisions joyeusement sur des choses très plaisantes, du style organisation et planification quand une collègue arrive et lui tend un téléphone : "tiens c'est quelqu'un qui veut absolument te parler au sujet de ta fille"
- allô ? .....   CA SUFFIT ! je suis au travail alors tu me laisses tranquille.
Puis elle raccroche, devient toute rouge, son visage se décompose et elle fond en larmes... "il m'a retrouvée, il sait où je travaille, je suis foutue..." et quitte mon bureau en courant.

Elle m'a raconté par la suite que depuis 6 ans, sa famille est harcelée par un homme éconduit par sa fille après quelques mois de conversations sur fessebouc.
Cet homme a commencé par faire livrer des cadeaux sa fille : des fleurs, des chocolats, puis une machine à laver et une cuisinière... puis à téléphoner environ cinquante fois par jour pour parler à sa fille qui ne veut rien savoir.
Ils ont déménagé il y a quatre ans et ils changent de numéro de téléphone régulièrement parce qu'il les retrouve.
Les policiers ne peuvent rien faire, impossible de l'identifier (ils sont bêtes, hein ?), il téléphone avec des mobiles volés.
La famille vit depuis six ans dans la terreur des menaces de ce fou furieux.

Si des princesses me lisent ... attention à ne pas fréquenter n'importe qui.
Ca peut mener très loin.

lundi 20 décembre 2010

La vie secrète de Marie-France

Marie France ne cultive pas la "sexy-attitude". Elle se vexe pas quand quelqu'un lui dit bonjour monsieur au téléphone. Elle a une voix très grave alors elle a l'habitude. Plutôt grande, les cheveux très courts et la bonne soixantaine, elle est comptable mais vient au boulot comme pour aller faire un jogging. Du coup on la prend aussi physiquement pour un monsieur.

L'autre jour, je m'ennuyais sur l'estrade et je regardais les gens qui écoutaient le laïus du directeur en somnolant.

Mon regard est tombé sur les chaussettes de Marie France.
Sous son pantalon d'entraîneur de foot,  des petites chattes se trémoussaient à ses pieds telles Betty Boop.

mercredi 15 décembre 2010

La greluche

J'ai beau être super cool, super gentille, il ne faut pas exagérer non plus. La greluche du guichet de banque à qui j'ai eu à faire cet après midi m'a vraiment cherché noise.

Je me rends donc à la banque, plutôt de bonne humeur  :
- Bonjour je voudrais faire un retrait d'espèces sur le compte X56TH sur lequel j'ai une procuration

La greluche arrogante, la trentaine et forte de son  "BTS guichet de mes deux" me fait des raisonnements :
- ah mais j'espère qu'on a tous les papiers de la procuration, hein, sinon on ne pourra pas faire le retrait, il faut faire un papier spécial bla-bla-bla...

Patiente, je réponds :
- ne vous inquiétez pas, vous avez tout ce qu'il faut, ça fait trois mois que je fais des retraits ici.

La pimbêche insiste :
- ah mais non, c'est pas sûr du tout qu'on ait tout ce qu'il faut, pasque vous savez, ici ce n'est pas la même agence alors il faut transférer la procuration bla-bla-bla, et d'abord, "qui c'est qui" vous a donné les espèces le mois dernier ?

Là, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre mon air le plus féroce-craignos :
- je n'ai pas l'habitude de demander le nom des guichetières mais, c'est quoi le vôtre ? et puis vous serez gentille, avant de continuer à me réclamer le papier, vérifiez d'abord si vous l'avez. Si vous ne l'avez pas, c'est quelqu'un chez vous qui n'a pas fait son boulot et on sera toujours à temps d'aviser et de passer deux ou trois coups de fil...

Un peu secouée, elle se radoucit :
- euh ... combien vous voulez retirer ?

Je suis lancée :
- Alors, vous l'avez la procuration ?

Elle, mielleuse :
- oui oui ..., vous voulez combien ?

J'imagine à quel point pourrait se sentir blessée et humiliée une personne timide,  à découvert ou à moitié en règle (vous voyez ce que je veux dire ? je peux pas dire le mot à cause des gougueule), devant  l'air pincé de la greluche : "vous savez, c'est pas bien d'être à découvert, gna-gna-gna". 




mardi 14 décembre 2010

Taï Chi

Je voulais essayer depuis longtemps. L'autre jour, ma copine Myriam m'a convaincue de l'accompagner à une matinée Taï-Chi. Entre le moment où j'ai quitté la maison et celui où j'ai mis les pieds dans le Dojo, j'ai failli rebrousser chemin trois fois :
1. ça se passait à 25 km et j'avais un peu la flemme
2. il y avait du verglas sur la chaussée et ça me fout la trouille
3. A peine le panneau du village passé, le magnifique soleil a disparu et un brouillard terrible est tombé. J'ai erré un quart d'heure dans la purée de pois.

Une fois les pieds dans le Dojo, j'ai encore failli partir trois fois :
1. comme je me suis perdue, je suis arrivée en retard et ça  me donne envie de pleurer
2. le prof a dit qu'il fallait respirer, et il ne faut jamais me dire ça, je respire si je veux, quand je veux et comme je veux
3. le prof a dit "maintenant vous le faites tous seuls" et je ne savais même pas de quoi il parlait

Heureusement, à la pause, on a eu le temps de discuter avec ma copine :

Myriam : oh purée, ça me fait tourner la tête de respirer, je n'y arrive pas bien, c'est super dur, ça me stresse
Moi : mince alors, je croyais que le Taï Chi c'était pour se détendre
Myriam : ben oui, mais justement, ça veut dire que j'ai encore du boulot
Moi : ého t'es maso, tu fais un truc qui te stresse depuis quatre ans en imaginant qu'un jour tu vas y arriver et ça va te détendre ?
Myriam : hihihi, ah ouais, dit comme ça, c'est bizarre

Elle a de la patience, ma copine, hein ?
Je lui ai dit d'aller chanter, ça marche tout de suite et personne t'embrouille à te dire comment tu dois respirer bla-bla-bla...
Et voilà, je ne regrette pas d'y être allée, on a bien rigolé, mais pas trop fort quand même parce que dans un dojo on doit rester digne (alors que quand tu chantes, t'as le droit de rigoler très fort).

PS : un autre truc que je n'ai pas trouvé terrible c'est qu'à part le prof, tout le monde était vieux et moche (oui-oui, moi aussi bien sûr), et je préfère quand c'est plus mélangé...
 

lundi 13 décembre 2010

Wouf...

Ce matin en arrivant au boulot, j'ai été accueillie par un grand chien enthousiaste. Je suis sortie de ma voiture et il m'a sauté autour comme s'il me connaissait, frétillant et amical et me suivant partout.

Il avait un collier mais comme il sautait partout je n'arrivais pas à lire ce qu'il y avait écrit dessus. Je me suis improvisée maîtresse-chien et lui ai demandé : assieds-toi, tiens-toi tranquille.
 
Il s'est assis, a tiré la langue et m'a fixé, ses yeux bruns droit dans les miens. J'ai noté le numéro de téléphone et je lui ai demandé de m'attendre en bas.

On a été obligés d'attacher le chien à un arbre sous mes fenêtres dehors parce que c'est interdit de faire monter les chiens dans les bureaux.

Son maître a mis une heure à arriver et pendant tout ce temps, il a attendu en regardant ma fenêtre. De temps en temps il faisait "wouf", je lui disais un petit mot et il me faisait un grand sourire.

J'aurais aimé le garder avec moi.
 

vendredi 10 décembre 2010

Une histoire vraie, je vous jure

Le service commercial parle rose
Le client parle bleu
Le chef d’atelier parle vert
Le standard, le bip du téléphone et les commentaires parlent noir

. Bonjour, je suis M. Client, je fais nettoyer du linge chez vous depuis 10 ans et comme j’en ai avec une tache inhabituelle, je voudrais savoir si c’est la peine de vous l’envoyer.
. je vous passe le service commercial
. bonjour, que puis-je pour vous ?
. j’ai une tache de goudron sur un vêtement de travail, est-ce que vous savez faire partir ?
. une seconde, je me renseigne auprès de l’atelier

Bip-bip-bip
Le chef d’atelier occupé à lire le journal, répond distraitement: « demande-lui si c’est du coton ou du synthétique »

Bip-bip-bip
. l’atelier me demande si c’est sur du coton ou du synthétique
. c’est du coton
. ok, ne quittez pas, je vous reprends

Bip-bip-bip
Le chef d’atelier qui se ressert un café : « oui, mais du coton blanc ou couleur ? »

Bip-bip-bip
. l’atelier me demande si c’est du blanc ou de la couleur
. du blanc

Bip-bip-bip
Le chef d’atelier qui discute avec un collègue demande : « mais c’est une vieille tache ou une tache récente ».

Bip-bip-bip
. l’atelier me demande si c’est une tache récente ou vieille
. vieille, dites, ça irait plus vite si vous me passiez l’atelier directement
. désolée, je ne peux pas vous les passer, je vous reprends tout de suite

Bip-bip-bip
Le chef d’atelier qui lit son horoscope : « est-ce qu’il est vraiment sûr que c’est bien du 100% coton ? pas du mélangé ? et c'est combien la surface ? »

Bip-bip-bip
. L’atelier me demande si c’est bien du 100% coton et combien de surface occupe la tache.
 
. ZRBG&&&&&LDSKJB$$$$$MU IJ?SBKJ!!!!!BKJZZZZZZ !!!

mercredi 8 décembre 2010

Refloux


Le flou, je n'y arrive pas encore, mais la pagaille, j'y arrive drôlement bien.

L'autre jour, j'ai envoyé un mail à mes collègues :

Mesdames, messieurs,

M. Truc me propose la date du 7 décembre pour une réunion de travail.
Cette réunion pourrait se dérouler le 6 décembre mais M. Truc n'est pas dispo,
le 8 décembre mais Martine n'est pas là le matin et Maryse et moi l'après-midi,
les 9 ou 10 décembre mais Patrick n'est pas là
et je ne connais pas l'agenda du directeur.
L'organisation de cette réunion est un véritable casse-tête et je demanderais à ceux à qui le 7 décembre ne convient pas de se casser la tête à ma place.

Merci de votre collaboration.

vendredi 3 décembre 2010

Comptabilité

La fin de l'année est proche. La chef comptable est débordée et elle entend bien le faire savoir. C'est la période où :

. il y a 20 mètres de ruban qui se déroule autour de sa calculatrice, ça arrive jusqu'au couloir
. elle est féroce, toute rouge, les yeux injectés de sang et les cheveux dressés, et parfois elle pleure dans son bureau
. il n'y a plus de papier blanc à la photocopieuse alors on a tous des documents sur du papier rose, vert ou bleu, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus du tout
. il faut penser le matin à amener au boulot son papier WC et son savon parce qu'il y a rupture de stock et qu'elle a autre chose à faire qu'en commander (on se croirait au camping)
. elle ne fait plus le tour des bureaux pour dire à quel point elle est débordée
. elle nous gonfle trois semaines avant le repas de noël avec la ligue anti-alcoolique

Dans un autre registre, la dame du ménage passe la serpillère dans les toilettes à l'heure à laquelle tout le monde va faire pipi.


jeudi 2 décembre 2010

Flou flou...

Ce matin, alors que je suggérais à mon directeur qu'il serait bon de limiter le nombre de réunions et étayais mon argumentation en évoquant perte de temps et d'énergie qu'on pourrait consacrer à de l'opérationnel, il me répondit :

- Rosana, je suis très content de ton travail, ça avance, c'est parfait. Tes interventions en réunion pour recentrer les débats sont souvent très utiles. Je dois quand même te dire que tu es parfois trop carrée, et qu'il ne faut pas toujours viser l'efficacité à tout prix. Tu n'es pas comptable, tu dois apprendre à cultiver le flou et à gérer les pertes de temps apparentes, ça crée une culture d'entreprise.

Il a peut-être raison. Il faut que j'apprenne à cultiver le flou et à y naviguer.

Juste après, alors qu'il me prenait à témoin devant une de ses collaboratrices :
- Maryse, cette convocation est parfaite, tu es devenue parfaite, pas vrai, Rosana ?
J'ai répondu :
- Mais je croyais qu'elle était déjà parfaite Maryse, non ?
Et j'ai tourné les talons.

Le problème, c'est que la culture du flou et des compliments de ma boîte, ça me donne la nausée. Promis, demain j'essaye et après je vous raconte, parce que j'imagine que mes tentatives, ça va être drôle.

mercredi 1 décembre 2010

My leg is blue

Avec Ilhéou on se retrouve dans un bureau tout riquiqui. On nous a coupé la pièce en deux il y a quelques jours.

Ilhéou a beaucoup râlé parce qu'on l'a obligée à archiver ses papiers depuis 1993 pour faire de la place. Et oui, Ilhéou préfère ressortir de vieux prospectus "vintage" que consulter des sites Internet.

Dans ce demi-bureau, on ne fait que se cogner. Comme Ilhéou est grande, elle a des bleus au niveau de la mi-cuisse, comme je suis petite, je les ai vingt centimètres plus haut.

On s'en fiche, on est encore dans le même bureau, loin des endroits "stratégiques" et bien tranquilles.
 
 

mardi 30 novembre 2010

Une erreur...

J'ai toujours peur d'être en retard, alors j'arrive partout avec une demi-heure d'avance.
Quand il y a un café à proximité, je m'arrête au chaud. Sinon, je marche. Parfois dans des rues sombres d'improbables quartiers. J'explore. Alors je fais des rencontres.

L'autre soir, c'est un grand jeune homme encapuché qui m'a abordée. Comme on entend beaucoup de choses, ma brave dame, j'ai pris mon air le plus revêche et je l'ai regardé droit dans les yeux, style : "si tu as l'intention de me piquer mon portefeuille, il va falloir te battre".
Je me suis sentie toute bête quand il m'a bafouillé : "Madame, vous avez un papier dans votre poche qui va tomber".
J'ai eu juste le temps de composer un gentil sourire style : "mais non, toutes les vieilles dames ne sont pas craignos" pour le remercier.

C'est bête, hein ?


samedi 27 novembre 2010

Mytho ou dingo ?


Le directeur, bac +7, Q.I. 250 et l'air sombre, nous réunit :

"Je dois vous apprendre une mauvaise nouvelle. J'ai eu Mme Truc du Siège Social au téléphone, elle a accouché de ses jumeaux et ça s'est mal passé. Un des bébés est mort et l'autre est sous assistance respiratoire. A votre avis, faut-il lui envoyer des fleurs ou un petit mot ?"

Son adjointe lui dit d'attendre. Heureusement.

Le lendemain, nous apprenons par le Siège que Mme Truc a accouché de deux bébés en bonne santé malgré quelques heures d'assistance respiratoire pour l'un d'eux.

Quand son adjointe a appelé le directeur en vacances pour lui demander ce que signifiait cette histoire, s'il avait inventé ou déliré, il a répondu "oh, ça va, n'en fais pas un fromage, c'est plutôt une bonne nouvelle, non ?"

Il est dingue. Ou sourd. Ou délirant. Ou mythomane.
Ou tout en même temps.

vendredi 26 novembre 2010

 
Retrouver ses amis le mercredi soir pour l'apéro,
c'est comme un ouikenne en plein milieu de semaine,
c'est comme enfiler un gros pull quand il fait très froid.
 
 

jeudi 25 novembre 2010

Au mois de juillet, le directeur m'appelle dans son bureau :

- Je te présente M. Machin, je m'apprête à signer son contrat. C'est une super promo mais il faut signer tout de suite. Qu'est ce que tu en penses?

- Ben déjà je peux te dire que je trouve pas terrible de signer un contrat comme ça, sans prendre le temps de le lire tranquillement.

M. Machin se lève et me jette un regard assassin : "Si mâdâme insinue que je suis un voleur, je préfère partir tout de suite avec ma proposition".

- Non non M. Machin, Rosana n'insinue rien du tout. Tenez, pour vous montrer que je vous fais confiance, je le signe tout de suite votre contrat.

Il s'est par la suite avéré que ce contrat comportait des erreurs dans les additions, nous proposait des prestations inutiles et contraires aux obligations que nous impose notre Direction Générale.

Quand nous avons reçu la facture, le directeur m'a promis :
. qu'il ne signerait plus de contrat sans le lire attentivement
. qu'il avait appelé M. Machin pour faire annuler contrat et facture et qu'il n'y avait plus de problème

Quand nous avons reçu la relance pour paiement de la facture, le directeur est entré dans une colère noire, a rappelé M. Machin et l'a menacé d'annuler tous les contrats en cours.

M. Machin vient le 7 décembre pour le rencontrer et je parie un cornet de frites que le directeur va :
. reconduire le contrat qui ne nous sert à rien,
. maintenir tous les anciens contrats,
. en signer un nouveau.

A part ça, il m'a encore dit en fin de matinée qu'il était le seul Bac+7 de la boîte et qu'il était très intelligent. Peut-être serait-on mieux géré par un Bac-7 un peu bête ?

mercredi 24 novembre 2010

Une histoire de goût

Ce matin au boulot, je me lavais les mains en sortant du pipi-room quand j'ai jeté un oeil dans le miroir.

J'ai inauguré sans le vouloir un nouveau style vestimentaire : pull rose à petit motifs, grosse veste en laine genre Starsky (et Hutch), foulard imprimé petites marguerites.

Ca m'a piqué les yeux.

mardi 23 novembre 2010

Sale journée

L'autre matin, en allant au travail, je roulais sur une route étroite. Devant moi une cycliste, manifestement pas très à l'aise ni très dégourdie roulait très doucement, en faisant de dangereux écarts.
Je m'en fichais, je n'étais pas pressée grâce à mon quart d'heure de marge. Derrière moi, une longue file de voitures roulait au rythme du vélo. J'ai fini par la dépasser sur une longue ligne droite. Dans mon rétroviseur, j'ai vu la voiture derrière moi la renverser en se rabattant sur le rond-point. Elle s'est envolée puis est retombée lourdement.

Je m'en veux encore. J'aurais du rester derrière elle.

samedi 20 novembre 2010

Afrique

J'ai profité de l'atlas ouvert pour montrer à ma princesse où se trouvait l'Iran (le pays de Mathieu), pour lui montrer où se trouve l'Algérie : " ton père est né là, en Algérie, tu vois? c'est en Afrique".

Le regard de Caroline quand elle a répété : "Papa est africain" était plein de gazelles, de savane, de dromadaires, de lions, de gorilles, de palmiers et de soleil.


jeudi 18 novembre 2010

Dingo jeudi

Ma princesse a des jeudi de dingue. Ca commence à 8 heures par une matinée de cours à la fac, puis 3 heures de crêperie, puis boulot à la bibliothèque, puis à 16h30 soutien scolaire pour Paola jusqu'à 18h30, puis de 19h à 22h retour à la crêperie.

Ma très modeste contribution d'aujourd'hui pour la soulager a consisté à passer la prendre chez Paola à 18h30 et l'amener jusqu'au métro.

Dix minutes précieuses pendant lesquelles j'ai eu le plaisir d'entendre ma princesse babiller :
 Mmm, tu sens bon ma maman  ...  T'es belle coiffée comme ça ... C'est très très gentil de passer me prendre ...

J'aurais voulu que ça dure plus longtemps.
La prochaine fois, je ferai un détour par Clermont-Ferrand.

mercredi 17 novembre 2010

Souvenirs souvenirs...

Un jour, ma princesse rentre de maternelle en pleine forme : "ah, on a bien rigolé aujourd'hui, on s'est moqués de Mathieu parce qu'il est tout vert."

Mon sang n'a fait qu'un tour et je ne raconterai pas en détail la demi heure de raisonnements et de leçon de morale qui a suivi et que j'ai conclue par un imprudent : "en plus, ça m'étonnerait qu'il soit tout vert, Mathieu".

Le lendemain, j'ai accompagné Caro à l'école pour voir la maîtresse, soucieuse pour le petit martien chahuté par les copains.
Cela m'a permis de préciser à ma princesse que Mathieu n'était pas vert, il a juste le teint olivâtre d'un petit iranien un peu barbouillé.

dimanche 14 novembre 2010

Mystère...

Pour cette petite voix, je me sens capable de tout :

Prendre ma voiture et faire mille kilomètres sans m'endormir
Terrasser un dragon
Tuer une blatte avec ma main
Descendre une piste noire en ski
Ne pas m'endormir devant l'inspecteur Derrick
Démonter et remonter un moteur de voiture
 
et même, MÊME ...
 
Ne poser aucune question.


Précision

On reconnaît que c'est Max qui a rangé l'échelle à la maison parce qu'il y a exactement le même nombre de centimètres de chaque côté du crochet.

samedi 13 novembre 2010

Envie

J'envie la dextérité des bouchers, des cuisiniers, des guitaristes, des peintres, des bricoleurs, des couturières...

mardi 9 novembre 2010

En vrac...

 
Si j'étais partie 5 minutes plus tard ce matin, j'aurais raté le magnifique arc-en-ciel de 7h50.

Avez-vous remarqué que les machines nous parlent ?
Ce matin, j'ai obéi à la machine à café : "savourez cet instant de relax" et désobéi à SFR "déménagez en toute sérénité".

Le directeur en réunion ce matin ; "Rosana, c'est notre joker. Mais attention, c'est un joker de luxe."
Je ne sais pas comment le prendre.

L'avantage de la surdité, c'est de rendre imperméable au chant des sirènes...

lundi 8 novembre 2010

Impatiences ...

L'autre jour au boulot, nous avons reçu 5 dames d'une administration très importante. Elles ont passé l'après midi avec nous, à nous raconter que si elles avaient plein de dossiers à traiter en retard (dont le mien), c'était parce qu'elles en avaient TELLEMENT !!!

Au bout d'une heure de bavardages futiles, j'ai failli leur dire avec impatience : allez zou ! au lieu de trainailler à siroter café et petits fours, filez-donc bosser sur vos dossiers (dont le mien).

J'aurais pu aussi leur demander, mielleuse, de mettre mon dossier sur le dessus de la pile.

J'ai réussi à la fermer. J'ai bien fait ; la semaine d'après mon dossier était traité.

samedi 6 novembre 2010

Rhube


Le rhume, ça met ma princesse de TRES mauvaise humeur. Moi, ça me rend dingue.

D'abord, j'essaie de prendre la chose avec philosophie. J'y arrive à peu près deux heures durant lesquelles j'avale quelques granules, quelques gouttes aux essences, quelques tisanes...

Puis, quand je constate que mon nez, mes oreilles et mon cerveau sont toujours bouchés, je farfouille dans mon tiroir-pharmacie et j'avale, fébrile : deux dolirhume (périmés), un aspégic, un mucomyst (périmé), une pastille pour la gorge et un ampoule d'actisoufre (périmé).

Et je me sens mieux.

J'ai la chance d'avoir un un estomac d'autruche à l'épreuve des bombes.

(PS : princesse, ceci est un très mauvais exemple, je te prie de ne pas le suivre).

jeudi 4 novembre 2010

15 jours sans manger un seul mars glacé.

Hier, j'ai fait une crise de manque.

Je me suis fait un énooorme saladier de frites.

mardi 2 novembre 2010

Relouquing

A force de détester m'acheter des habits, il m'arrive de temps en temps de me retrouver avec des chemises aux poignets élimés, des pulls feutrés et boulochés ou des pantalons luisants d'usure. Moi, je me sens bien dans ces vieux vêtements où chacune de mes bosses retrouve instantanément sa place pré-formée.

Des fois, pourtant, je me rends bien compte qu'il faut renouveler quelques trucs. En général, je ne me casse pas trop la tête : un pull noir, un jean noir, une chemise blanche.
Il m'est arrivé, mais rarement, de céder à l'impulsion d'acheter un truc pas cher et confortable dans une vitrine (à deux reprises j'ai porté un pyjama en pensant que c'était un vêtement de ville).

Il y a quinze jours, ma princesse m'a accompagnée dans les magasins. Parce que c'était elle, et que ça me fournissait le prétexte de passer plus de dix minutes en sa compagnie, j'ai essayé au moins cinq chemises et sur son conseil, j'en ai pris une et j'ai aussi acheté un pull.

J'ai mis quelques jours à apprivoiser ces acquisitions : les sortir du sac, les déplier, couper les étiquettes, les porter à la maison, les plier, les déplier, les regarder et essayer de ne pas les trouver trop excentriques ...

Aujourd'hui, j'ai porté la chemise, demain je porterai le pull.

Merci princesse. On recommence quand ?

jeudi 28 octobre 2010

WC




 
A mon boulot, les WC sont un haut lieu de communication.


Mme l'adjointe de direction a écrit :

Messieurs,
vous êtes priés d'utiliser la balayette après votre passage.

Le directeur a répondu :

Mesdames,
on a des chiottes séparées alors laissez-nous les utiliser comme bon nous semble.
Pour votre culture personnelle, sachez que nous les hommes,
on aime s'essuyer avec une feuille de vigne
et se masturber devant la balayette.
Signé Sarkozizi

J'ai ajouté un peu de douceur dans ce monde de brutes :

Roméo ème Juliette

mercredi 27 octobre 2010

Gone away from me

Hé Sergueï, il va falloir t'accrocher. Depuis un an je m'entendais la voix rauque alors je ne chantais presque plus, mais depuis le week-end dernier, le chat coincé dans ma gorge est parti et je m'entends la voix claire et forte alors j'ai recommencé à chanter. Et je te préviens, ça décoiffe :

GONE AWAAAAAY FROM MEEEE
GONE AWAY FROM ME
THE CAT IN MY THROAT
HAS GONE AWAY FROM MEEEE

J'attends ton retour de pied ferme, ma guitare à la main.

(Indi, tu ne sais pas ce que tu as raté. Entre autre choses : le regard de la chef de choeur quand elle a entendu ma dièse mal maîtrisée, sa patience et sa détermination à me la faire entendre et chanter juste, et Sergueï-le-traître mort de rire. Et non, la pluie de dimanche, ce n'était pas ma faute.)

mardi 26 octobre 2010

La femme-insecte

 
Ce matin, j'ai fait la connaissance de madame la présidente qui a remplacé zebibi. Elle s'appelle Maryse G.

Elle est aussi maigre que zbb est gros.
Elle est aussi pâle que zbb est rubicond.
Elle en a aussi peu à cirer de moi que zbb était obsédé.
Elle est aussi froide que zbb est sanguin.

Quand on s'est croisées dans le couloir du Siège, elle s'est plantée devant moi et m'a tendu la main : "Bonjour, je suis Maryse G., Présidente". Puis elle est partie sans attendre de savoir qui j'étais. Ca m'a coupé la chique.

Mes collègues m'ont dit que j'avais de la chance qu'elle m'ait dit bonjour. Elle a du trouver que j'avais l'air gentille.

Si elle savait...

lundi 25 octobre 2010

Coquillages



Ce matin, le directeur me cueille dans le couloir :

- Rosana, demain ya une rugnon au Siège et je ne peux pas y aller, j'ai averti le DG que tu me représenterais.
Devant ma consternation, il a ajouté, rassurant : c'est toi qui connais le mieux le sujet.

Argh, le Siège Social ... ça fait un an que je n'y ai pas mis les pieds. Et dix mois que je travaille comme une petite fourmi tranquille cachée dans son souterrain. La dernière fois que j'y suis allée, c'était le 24 septembre 2009 et je l'ai quitté avec grand fracas.

Zebibi n'y sera pas, il s'est fait jeter, mais sa présence doit être incrustée dans le papier peint et la moquette, les stores, la cafetière, la photocopieuse, le parking ...

Je m'en fiche, j'ai 4 épisodes de la dernière saison Dr House à regarder ce soir.


vendredi 22 octobre 2010

I am a witch

Il y a une dizaine d'années, un soir en rentrant de l'école, ma princesse avait l'air bien dépité:
- Machine, elle m'a dit que j'étais une conne.
- Et alors ma puce ? Ce n'est pas parce qu'elle l'a dit que tu l'es.

C'était le bon mot au bon moment.
Je l'ai vu dans le regard de nouveau assuré de ma princesse quand elle m'a répondu:
- T'as raison.

Sans aucune modestie, j'en ai gardé une certaine fierté. Surtout, de ne pas avoir pas ajouté :
- Rien ne t'empêche de penser que machine, c'est une vraie crétine.
(mais je n'en suis plus très sûre)

Je suis beaucoup moins fière de ce que j'ai fait cet après-midi.

Caroline a trébuché sur une vendeuse à quatre pattes dans un magasin. Elle s'est chaleureusement excusée :
- Pardon mademoiselle, j'espère que je ne vous ai pas fait mal.

L'autre l'a gratifiée d'un regard assassin et j'ai lu dans la mine déconfite de ma fille le même dépit que dix ans plus tôt.
Je suis revenue en arrière et j'ai moi aussi trébuché sur la vendeuse, sans un regard, sans m'excuser.

C'est pas bien, je le sais.

Je suis une sorcière, mais j'ai bien fait rigoler ma princesse.

jeudi 21 octobre 2010

Ah ça ira, ça ira, ça ira !

Cher Dalaï Lama,

je partage avec vous une qualité rare qui consiste à savoir appréhender les situations avec objectivité. 
(ma princesse, Sergueï et mes amis sont morts de rire)

Cette qualité présente certains inconvénients. En effet, j'ai du mal à avoir des avis tranchés.
(arrêtez de rigoler, c'est sérieux)

Par exemple, j'ai été ravie de profiter des 35 heures mais consternée qu'elles aient été financées par les caisses de la sécu et que ça se soit traduit par une baisse de salaire des nouveaux embauchés.

Aujourd'hui, je réprouve les mesures cyniques des riches décomplexés qui composent notre gouvernement mais je n'arrive pas à souscrire à l'enthousiasme des mouvements pour la retraite.

Les jeunes et les vieux, pour faire changer les choses, pour atteindre notre système capitaliste, touchez-le là où ça lui fera le plus mal : son porte-monnaie.

Je rêve d'un mouvement qui proposerait les actions suivantes :

- plus un seul sms (pendant une semaine)
- plus un seul achat chez : LVMH, L'Oréal, essence, cigarettes etc.
- plus un seul spectacle chez un artiste français qui ne paie pas ses impôts en France
- faites marcher le petit commerce
- soutenez nos agriculteurs qui n'arrivent pas à vivre de leur production
- votez, votez, votez, pour compenser les votes des vieux qui votent à droite.

Là, je viendrai manifester avec vous. 
 
C'était mon avis objectif.
 
 


mercredi 20 octobre 2010

Ping-pong

Ma princesse et moi, ce ouikenne, on s'est acheté des chaussures.
Moi à Toulouse, elle à Bordeaux.

Les siennes, ce sont des "derbises", les miennes des godillots.
J'ai trouvé les siennes très jolies, elle a trouvé les miennes très moches.

M'en fiche, j'ai les mêmes que Van Gogh.

mardi 19 octobre 2010

Je me moque assez régulièrement de mes copains hypochondriaques (héhé, ma copine Myriam qui se fait explorer tous les ans).

Je ne le ferai plus.
Lors de ma dernière visite pour mes oreilles, j'ai glissé d'un ton anodin à la fin de la consultation :
- Vous devriez regarder ma gorge parceque depuis quelques mois, j'ai la voix rauque et ma soeur s'est faite opérer d'un polype, de dois avoir le même.
En réalité, je pensais à un cancer du larynx mais j'essayais d'exorciser.

- Non, vous avez au contraire la voix très claire, peut être un peu grave, mais claire.
- Pas du tout, écoutez-moi parler, je me trouve la voix de Jeanne Moreau, et ce n'est pas à cause de mes oreilles sinon j'entendrais tout le monde pareil.
- Ce qui est probable, c'est que votre audition osseuse déforme votre perception. De même, vous devez chanter très faux.
- Pas du tout, je chante rauque, mais juste. (Ce n'est pas vrai, je chante rauque ET faux)
- Ne vous inquiétez pas, a-t-il conclu avec impatience, je vous assure que tout va bien de ce côté-là.

Evidemment, je ne le crois pas. Mon ORL est un monomaniaque qui n'en a qu'après mes oreilles. Aussi, je pose régulièrement la question à mes divers interlocuteurs qui s'en fichent éperdument. Une de mes collègues, concentrée sur autre chose, m'a quand même répondu un jour distraitement : "oui, oui, un peu".

Est-ce que les gens se rendent compte ???????

Je veux en avoir le coeur net et je me suis inscrite pour le ouikenne prochain, à un stage de "polyphonie vocale". Je ne sais pas trop en quoi ça consiste mais si je me fais jeter, je demanderai un certificat écrit et je retournerai chez l'ORL pour me faire explorer.

lundi 18 octobre 2010

A la pause déjeuner, Zebibi nous fait un jour une confidence : "ma femme m'a dit hier soir que je ressemblais à Victor Lanoux".

Réaction des poulettes présentes :
- Qui c'est ?
- Ah bon ? je ne vois pas trop.
- Oh peut être, y a un peu de ça ...

Moi, j'ai réussi à ne pas dire :
- N'importe quoi, t'es le sosie de Jean Benguigui.

samedi 16 octobre 2010

Depuis quelques semaines, je quitte la maison un quart d'heure plus tôt pour éviter les embouteillages.
Je cède toutes les priorités, protège les deux roues des excités, laisse traverser les piétons même quand ce n'est pas leur tour, je laisse les bus me couper la route, ne speede pas les automobilistes distraits et endormis au feu vert ...
Et c'est un vrai plaisir de faire ainsi provision de bonne humeur pour la journée.

Je compte les sourires, les levers de main (ou de pied pour les motards) et j'arrive sereine pour ma journée de jungle au boulot.

vendredi 15 octobre 2010

Quand Sergueï m'énerve (le dentifrice à l'envers, le fromage mal coupé ou le sel introuvable dans un placard de 30cm2), j'essaie de me rappeler ce mercredi 3 mai 2006 où il est devenu mon héros.

Nous étions perdus (comme d'habitude) sur une route corse étroite et bordée à gauche par un ravin et à droite par un précipice.

Sergueï a réussi à nous conduire à bon port avec un calme et un self-control exemplaires, malgré :

. ma crispation des deux mains à la poignée de la 206
. mes gémissements
. mes petits cris d'effroi
. ma tentative de descente de voiture en marche quand on a croisé un autocar
. mon expression du scénario catastrophe "Caroline l'orpheline"

Et en plus, il m'a réconfortée.
 

jeudi 14 octobre 2010

Une de mes collègues (Q.I. > 250) vient me voir ce matin :

- Tu sais, le nouveau DG, il est pas très classe, hein, aucune culture, aucun vocabulaire, des manières de goujat... Avec Babé, on s'est demandé si on n'avait pas trouvé pire que Zebibi.

Imaginer ces deux matrones d'une absolue vulgarité, à langue de vipère, vocabulaire de charretier et voix de poissonnière, trouver le nouveau DG pas très classe, franchement, ça m'a fait marrer.

Ca m'a rappelé ce jour avec ma copine Patricia, expatriée en Nouvelle Zélande. On buvait de la bière en fumant des cigarettes, elle en rockeuse et moi en "ressemblarien" quand elle me dit : "les néo-zélandais ils trouvent que les français on est super classe." On avait rigolé comme des baleines.
 
Mais super-classe.

mercredi 13 octobre 2010

Loterie


Tous les dix ans, avec Sergeï, on fait le rêve de devenir milliardaires et on achète un billet de loto.

Comme on a la flemme de cocher des numéros, on en prend un qui nous les donne en automatique. Cet été, on a acheté un billet à 2 euros, et les numéros qu'il nous a attribués : 11-12-13-14-15 m'ont désespérée.

Comment imaginer un seul instant que cette suite de numéros pouvait nous faire gagner quoi que ce soit ? Sergeï a tenté sans succès de me convaincre que ces chiffres avaient la même probabilité de sortir que d'autres.

Ca serait comme gagner au loto et au poker en même temps.

On n'a même pas regardé le tirage.

J'espère qu'on aura plus de chance en 2020.

mardi 12 octobre 2010

 
Patrick, un cadre de la boîte, vient dans mon bureau :

- Rosana, je suis à 4 ans de la retraite (c'est ce qu'il croit),  je n'ai plus envie de m'enquiquiner (il a dit un autre mot) à gérer le quotidien. J'ai le projet de monter une formation qui nous aidera à dédramatiser les situations, ça se passerait sous forme de petites scènes, je suis sûr que tu pourrais m'aider à monter ça.

- Ah c'est une bonne idée, tiens je te livre en vrac quelques projets de scènes :

. tenter de prendre un rendez-vous précis avec Anne
. réussir à faire s'asseoir Ilhéou dans ton bureau et qu'elle y reste dix minutes
. raser les murs le matin pour ne pas croiser le directeur avant d'avoir pris un café
. bosser une heure avec MCS sans devenir fou
. parler d'éthique avec Michelle ou d'échéances avec Eric
. aborder le statut de psychologue avec la psychologue
. arriver à une réunion où personne n'arrive à l'heure et n'a envie de bosser
. les interminables réunions-cigarette où tout le monde se plaint d'être débordé
. poser une demande de congé


Tu en veux d'autres ?

- Hahaha, super, je vais proposer à Zebibi de monter ça sous forme de formation et on se met tous les deux à écrire à partir de la semaine prochaine, OK ?

- Mais oui, bien sûr, non mais tu rêves ! Avant de bosser pour Zebibi, il va falloir qu'il aligne beaucoup, beaucoup de dollars, et qu'il paie à l'avance. Tu peux toujours courir pour que je te trouve d'autres idées.
 
Non mais !

lundi 11 octobre 2010

Hier dimanche avec Sergeï, on est allés déposer des trucs à son boulot, situé dans un quartier pudiquement dit "sensible".
En montant de l'ascenseur, on a croisé un grand jeune homme. Sergeï me dit : "c'est louche, je me demande ce qu'il fait là un dimanche, ce mec".
Deux étages plus haut, caché derrière un pilier, le jeune homme en question qui était de toute évidence remonté en courant, nous guettait, les bras chargés de sacs poubelle.
On a échangé un sourire gêné. Il nous avait certainement trouvé l'air louche lui aussi.
 
Tout ça à cause de Sergeï.

Je n'arrive pas à lui faire jeter sa parka toute élimée qui lui donne un air de réfugié afghan.

vendredi 8 octobre 2010


Camille m'a prêté un de ses mangas. Heureusement, elle m'a expliqué comment le lire, à l'envers, de gauche à droite, sinon je n'aurais rien compris.

Dès la première page, j'ai souri : la présentation de l'auteur précise son groupe sanguin.

Sinon, je l'avoue, je l'ai lu avec plaisir. J'ai replongé dans mes treize ans.

Et pourtant, je n'aime pas les filles crétines et désarmées ni les garçons sombres et protecteurs.

jeudi 7 octobre 2010


Je préviens les âmes sensibles, l'histoire d'aujourd'hui est très très méchante et cynique. Pour compenser, je mets une photo de vache magnifique du Paysan Heureux. 

On peut penser avec raison que mon directeur a le compliment facile.

Dans mon entreprise, l'adjointe du directeur donne le ton. Pour faire partie de l'intelligentsia, obtenir une signature sur une demande de congé, gagner une promotion ou être invitée aux banquets, il faut passer par la case "compliments" sur ses habits.

On ne peut pas dire qu'elle facilite la tâche des flatteurs. Je pense même qu'elle fait tout pour tester leurs limites. A 57 ans, avec un visage à la Droopy et une coiffure à la Duplo, elle s'habille comme Alice, la fille de ma copine Catherine de 5 ans.
Il lui manque juste les couettes.

Et il y en a tous les jours un ou deux qui la complimentent sur son chemisier ou ses chaussures "formidables-mais-dis-moi-où-tu-les-as-trouvées". S'en suit une description très longue et détaillée de l'acquisition qui te fait mourir de dégoût si tu passes par là.

Comme ça marche pour les congés et les invitations, il s'est développé dans la boîte la culture du compliment pour tout le reste aussi. Du coup, il n'est pas rare qu'avant de te demander un truc, on commence par "oh mais tu es radieuse aujourd'hui, un vrai rayon de soleil", "bonjour ma bôté" etc.

Moi, ça me fige sur place.

Bien sûr, je ne suis pas invitée aux banquets.

M'en fiche.

Même pas mal.

(snif).

mercredi 6 octobre 2010

Le directeur, dépité, après une réunion houleuse :

- Rosana, tu es quelqu'un d'exceptionnel
- Te fatigue pas, je ne suis pas sensible aux compliments
- C'est bien ce que je dis, tu n'as pas besoin d'entendre que t'es la meilleure pour bosser
- Ben non, mais c'est parce que j'en suis déjà convaincue

Si j'avais été dans son bureau, j'en serais sortie, royale et pleine d'assurance, mais il était dans le mien alors c'était moins digne mais je me suis quand même levée : "Excuse-moi, j'ai besoin d'aller faire pipi".

Hahaha, je me fais rigoler toute seule.

mardi 5 octobre 2010

Des dossiers de 40 pages sont pondus par des super-poulettes, et parfois on me demande de les relire.
J'ai renoncé depuis longtemps à corriger les : "Mr", "2ième ou 3ième", sans toutefois parvenir à adopter leurs codes. Et je continue à écrire mes "M.", "2ème ou 3ème"..., comme me l'a appris Mlle Douce, ma prof de français de 6ème (pas 6ième, hein). On ne me les corrige plus non plus.

Il faut dire que je suis très têtue. Et je suis devenue un peu débile. Je relisais cet après-midi un dossier qui parlait de "plantion" de haies.
Au lieu de corriger, je suis allée voir ma collègue : - c'est du vocabulaire technique, "plantion" ?

A part ça, j'ai appris un nouveau mot : exutoire. Il s'agit d'un lieu par lequel on évacue des déchets.

PS : Ce matin en réunion, le directeur a prononcé 18 fois le mot "acter" en une heure. On a été 4 à compter.

samedi 2 octobre 2010

Celui qui a dit :

"Si on n'a pas un but dans la vie, on n'arrive nulle part"

ne connaissait pas le plaisir de la promenade.

Arriver à un endroit inattendu : c'est ce que je préfère.


mercredi 29 septembre 2010

Ai-je déjà écrit ici sur la passion de ma princesse pour les chaussures? Pas n'importe lesquelles, les jolis escarpins avec des talons de 10 cm.

Je porte la responsabilité de ses 1,56 cm mais je refuse celle de ses futurs problèmes de pieds, alors c'est elle qui se les achète.
Et moi, je lui achète des chaussures normales.
Quand elle veut bien.
Pas souvent.

En tout cas, quand je la vois avec ses jolies chaussures, pendant plusieurs jours une certaine culpabilité m'obsède. Je résiste un moment et je finis par lui envoyer un sms :
- Si tu as le temps, achète toi des chaussures pour marcher, ma puce, je te ferai un virement

Elle me répond :
- Merci mam. Là, je m'arrache les cheveux à la B.U. devant un commentaire d'arrêté horrible, je vais éviter de penser à des chaussures, sinon je ne vais pas y arriver. mdr.

C'est pas gagné.
(Elle est rigolote, hein ?)

A part ça, ce week end, je l'ai vue 3 fois en 3 jours, j'ai fait des provisions filiesques.



PS 1 : j'ai traduit notre langage sms en français normal
PS 2 : princesse, ce n'est pas parce que j'ai fait des provisions qu'il ne faut pas repasser me voir très vite
PS 3 : princesse, dès que tu as fini ton commentaire d'arrêté, achète-toi des chaussures pour marcher, sinon j'ai mal aux pieds.
Hier, le directeur tout ému vient dans mon bureau :

- Rosana, l'année dernière, quand je t'ai récupérée dans la boîte après ton clash avec Zbb, je n'avais aucun doute sur tes compétences mais j'appréhendais ta réputation de personne très difficile. Aujourd'hui, je suis content de te dire que c'est un vrai plaisir de travailler avec toi.
Si j'avais accordé un peu de crédit à mon directeur, j'aurais rosi du compliment, mais la plupart de temps il dit n'importe quoi. Avec la plus grande sincérité certes, mais il change de sincérité plusieurs fois par jour.

Peut-être que j'ai du mal à accepter les compliments, mais ce qui est certain, c'est que je ne sais pas monnayer mes compétences. Etre le meilleur rapport qualité/prix de la boîte suffit à me satisfaire. 
 
C'est le prix que je paie pour garder une certaine tranquillité et surtout, surtout, une entière liberté d'expression.
Une de mes missions au boulot consiste à impliquer tout le personnel dans une démarche d'évaluation. Fédérer, rassembler et motiver everybodytoulemonde autour d'un truc assez compliqué.

La plupart des gens sont gentils avec moi, font semblant d'y croire et répondent à mes questions avec patience et intérêt.

Après 4 mois de réunions que j'air racontées longuement ici, je rencontre le personnel individuellement. Aujourd'hui, Eric me reçoit enfin dans son atelier, après moultes esquives. Il est en face de moi, l'air buté et le menton fuyant mais il fait un effort louable de concentration.

Je déroule mon topo, il m'écoute, puis m'interrompt gentiment :

- Rosana, il y a plein de mots que je ne comprends pas quand tu me parles...

Après avoir passé une heure à expliquer : "analyser", "échéance", "constater", "méthode", "proportionnel", je suis montée voir la DRH pour lui proposer d'organiser une formation collective pour expliquer tous ces mots qu'on est obligés de connaître dans nos métiers. Elle me répond :

- Ca alors, vous êtes vraiment en phase avec Zbb, il m'a appelée il y a une heure pour me parler de la même chose.

Dans un premier temps, j'ai éprouvé de la consternation.

Et puis, je me suis réjouie à l'idée de lui concocter une liste de stagiaires qui vont le rendre fou. La première, ça sera Martine qui ne veut pas qu'on écrive en latin, le deuxième ça sera Eric qui ne sait pas ce qu'est une échéance.

jeudi 23 septembre 2010

J'aime bien mes collègues et en plus ils me font souvent rigoler.

Et puis des fois, certains me laissent perplexe.

On a distribué un document préfigurant la future plaquette de présentation de la boîte. L'objectif était que chacun donne son avis sur le graphisme. Le document comportait des gros titres expressifs avec des vrais mots. Pour leur part, les paragraphes étaient écrits en latin, juste pour donner une idée de la mise en page.

Que penser de Martine qui est montée donner son avis  éclairé sur la question :

"Bon alors, je trouve ça très bien, sauf qu'il faut la récrire en français, sinon personne ne va rien comprendre".

Ca aurait pu être de l'humour, ça aurait été drôle.

Ca n'était pas de l'humour, c'était encore plus drôle.

mercredi 22 septembre 2010

Ce matin, réunion à 9 heures. Ca commence à 9h45 et il manque la moitié des convoqués mais je m'en fiche, ce n'est pas moi qui ai organisé.

Le directeur est en forme : "Tous des cons, des nantis, blablabla ..., démocratie participative de mes deux.. blablabla......Marx... Zbb..... fait chier blablabla..." pendant un quart d'heure
.
Puis brusquement :
- Rosana, je te nomme secrétaire de séance, c'est toi qui vas faire le compte rendu de cette réunion, je veux qu'il soit clair, concis et efficace.

- No problémo chef, tu peux compter sur moi, je te garantis un compte rendu à l'image de la réunion.

On a bien rigolé. N'empêche, je me suis dégonflée et mon compte-rendu est clair, concis et efficace. Je suis quand même fortiche, il tient sur une seule page en comptant la liste des présents. Et la réunion a duré deux heures.
 

mardi 21 septembre 2010

Ma mère est partie une semaine avec mes tantes à 800 km. Mon père reste tout seul à la maison. Il ne part plus en vacances parce que chaque fois il lui arrive un truc horrible du genre les jambes qui gonflent ou une pneumonie.

Impossible d'envoyer mon père se faire cuire un oeuf, il ne sait pas.

Il dîne et déjeune chez ma soeur. Mais qui lui prépare ses pilules, son petit déjeuner, son lit ?
Je lui ai demandé de me raconter tout ce qui lui arrivait au quotidien, convaincue qu'il allait lui arriver des tas d'anecdotes rigolotes.

Ca commence bien, le premier soir il s'est écharpé avec une vieille dame dans la rue, au risque de se faire dévorer par ses chiens.

Et pendant ce temps-là, ma mère insouciante déguste pulpitos et bières sur les terrasses des cafés.

Je suis inquiète.

lundi 20 septembre 2010

Ma princesse est très fière.

Elle a quatre ans et nous l'avons confiée à mes parents pour des vacances à la mer. Retour de plage avec ses cousins et ses grands-parents empêtrés dans les serviettes, le parasol, les crèmes solaires etc. Elle disparaît.

Branle-bas de combat au camping, blocage des issues, affolement général.
On la retrouve toute contente à la caravane : "vous avez vu, j'ai trouvé le chemin toute seule".

Mon père lui a donné une fessée et elle a boudé tout l'après-midi.
Le soir, il l'interroge :
- Alors, tu ne me parles plus ?

Caroline, drapée dans sa dignité :
- Non, je trouve que ce n'est pas très poli de battre ses invités.

J'envie son aplomb.
(et je compatis à la détresse-panique de mes parents)

samedi 18 septembre 2010

J'ai fait un cauchemar la nuit dernière. Mon tibia s'était déboîté au niveau du genou. et j'essayais de le remboîter. Je houspillais Sergueï :

- Arrête de me speeder, tu vois pas que je suis en train de me remboîter ?
- QUOI ? T'es folle, faut pas te remboîter toute seule, faut aller aux urgences

A l'hopital, mon genou s'était replacé alors à la place, on me mettait des appareils auditifs, et je n'étais pas très contente parce que quand j'étais venue les essayer c'était tout petit, et là c'était un genre de scaphandre.

- Oh ben non, je n'en veux plus de vos trucs, ces gros tuyaux, c'est moche, je préfère rester sourdingue, de toutes façons pour ce qu'il y a à entendre la plupart du temps... En plus je vais mettre une heure à l"enfiler tous les matins, et puis ça ne va jamais rentrer sous mes habits.

- Madame Rosana, ne faites pas votre coquette, vous avez passé l'âge de porter des vêtements ajustés, alors en prenant des T-shirts un peu plus grands, vous pouvez tout à fait dissimuler les tuyaux et les bouteilles.

- Et comment je fais pour parler avec ce machin dans la bouche ?

- Mais ce n'est plus la peine de parler maintenant que vous allez bien entendre

Je me suis réveillée,
j'avais mal au genou,
j'étais de mauvais poil
 
mais j'entendais très bien.
 
 

vendredi 17 septembre 2010

Carlos (un de mes neveux 12 ans) est parti en camp de scouts cet été, au fin fond de la montagne Valenciana à Quesa (Espagne).
On est allés le visiter et il nous a raconté que les monos avaient confisqué les foulards de tous les gamins. Humiliation suprême, punition collective.

Après quelques heures, tout penaud et à l'écart, il a consenti à nous raconter que la veille, par groupes de deux ou trois, ils présentaient de courtes scènes de l'évangile (ben oui, les scouts c'est catholique).

Vous vous rappelez au cathéchisme, l'histoire de l'aveugle que Jésus guérit par imposition des mains ? Ya l'aveugle allongé par terre sur une couverture, Jésus debout au-dessus, les bras allongés devant lui.

Le gamin qui jouait Jésus, au lieu de dire : "lève toi et marche", il a trouvé plus rigolo de danser-chanter :

"dale a tu cuerpo alegria Macarena,
que tu cuerpo es pa' darle alegria y cosa buena ..."


Et tous les gamins se sont mis à danser et à rigoler (eh oui, les espagnols, vous savez bien...).

Moi, j'aurais aimé être là.

mercredi 15 septembre 2010

Ca m'a bien fait rire de recevoir ce mail d'une copine, je m'y vois assez bien ...

Bonjour les filles,

Samedi soir prochain, il y a une soirée gothique Dark Entries au BIKINI et je compte bien y aller d'autant qu'il y aura un défilé de mode gothique et médiévale. Alors je tente encore une fois ma chance: qui voudrait m'accompagner? On peut y boire un coup et danser sur de la musique qui bouge. Alors, qui osera venir avec moi ?

Grosses bises à toutes 

Edit :  J'ai répondu à ma copine que si j'y allais, je risquais de lui faire honte, entre mon louque et ma chorégraphie et sa réponse me donne presque envie d'y aller :

 
Chère Rosana,
Je ne serais pas du tout morte de honte! J'aurais pu te prêter une robe gothique qui j'en suis sûre t'aurait sied à merveille. Mais on n'a pas la même pointure de chaussures, et ça ce sont les accessoires presque les plus importants! Quant à la chorégraphie, il faudrait que tu vois les autres avant de te juger...
Merci de m'avoir répondu!
Bises, Zelda

mardi 14 septembre 2010

A midi, je pique-niquais tranquillement dans le bois. Un collègue s'approche avec un petit carton :

- Tiens, je t'ai amené des tomates et des poivrons de mon jardin, tu verras, ils sont délicieux, j'en ai dix fois trop, j'ai pensé que ça te ferait plaisir.

En temps normal, j'aurais accueilli l'initiative avec reconnaissance et enthousiasme. Mais il s'agissait de Ludo, avec qui mes rapports se limitent depuis une dizaine d'années à des "Bonjour-Bonsoir" peu chaleureux, suite à l'incident suivant :

Un jour, alors que je descendais à la cantine avec deux collègues, il nous a accueillies avec un discret mais perceptible (même par mes oreilles défectueuses) :

- Ca sent la chatte. (la super-classe, hein?)
J'ai rétorqué un sonore et hargneux :
- Moi je trouve que ça pue la merde.

Bon d'accord, c'est pas la classe non plus et ça m'a valu une réprimande musclée de zbb : "t'es une malpolie, faut pas dire de gros mots".

Alors, ce soir, je regarde ces belles tomates odorantes et ces poivrons parfumés et je me demande si je peux les manger tranquillement.

lundi 13 septembre 2010

Un soir de fête réunit nos amis et leurs enfants de la génération de Caroline. L'absence de ma princesse me rendait nostalgique (pas triste, hein, je précise). Une copine m'interpelle :

- En tout cas Rosana, vous l'avez bien réussie votre fille. Regarde, les nôtres ils sont tous là à habiter encore à la maison et à nous squatter la piste de danse et le buffet. Et Caro elle a son appart, son boulot, sa fac et elle est contente.

Merci Nadine.


samedi 11 septembre 2010

J'ai fait un rêve.

Ma princesse m'envoyait un sms : on peut venir dîner à la maison ce soir ?
Et nous, on n'avait rien prévu, et même on avait le temps de décongeler des steacks (pas celui de faire un gâteau au chocolat).

Et puis après, ma princesse belle comme le jour me câlinait, me coiffait, me maquillait. Elle me racontait des trucs sans que je lui pose de questions (une ou deux quand même).
Son emploi du temps à la fac était compatible avec son boulot de crêpière, Max nous racontait des histoires de son nouveau boulot et de son école
Comme les voisins faisaient une fête, on chantait des chansons très fort (et très mal) à la guitare, sans aucun scrupule.
On ne se disputait pas une seule fois, malgré une ou deux réflexions à risque de Sergueï "ils sont pas un peu hauts tes talons?".
Elle me coachait sur fessebouc et m'expliquait comment il fallait me relouquer avant d'aller boire un coup à l'Autan la semaine prochaine avec les copains.

C'était chouette.

C'était hier soir.

vendredi 10 septembre 2010

Avant d'écrire une zistoire comme j'aime, c'est à dire en 5 ou 10 minutes maxi, il me faut le temps de "digérer". Alors je me sers de mes vieux souvenirs...

Autrefois, avec zbb, il nous arrivait d'entretenir des rapports à peu près cordiaux durant une quinzaine de jours, pas plus.
Un jour, pour fuir la cantine, je pique-niquais dans le bois avec un bouquin. Je finissais "Stupeurs et tremblements"; zbb s'approche :

- ouais, keuf keuf, je te vois sourire, de loin, qu'est ce que tu lis, ça a l'air bien, tu me le prêtes ?
- euh, d'accord, mais il faudra me le rendre, hein !

Il est impossible qu'il ne se soit pas reconnu. Le portrait que dresse Amélie Nothomb le décrit mieux que je ne saurais jamais le faire. Un ignoble pdg, grossier, colérique, petit et gros, injuste, infâme, des scories plein la voix... 

Les jours suivants, j'ai guetté son expression, partagée entre la crainte des représailles et le plaisir de lui avoir fait une bonne blague.

Puis un jour, j'ai trouvé le livre sur mon bureau. Jamais un seul commentaire, ni de sa part ni de la mienne.

J'aime imaginer qu'il y pense parfois.

jeudi 9 septembre 2010

Pour appâter ma princesse, j'ai tenté un sms :
- j'ai acheté le dernier amélie nothomb

Elle me répond :
- tu gères la fougère, mam

C'est nouveau ce truc de la fougère ?


Balcon mélancolique

Un soir, avec des amis, tous serrés sur notre micro-balcon :

- Alors, elle habite où votre Caroline ?
- Regarde, si tu te penches, tu vois son portail.
. . .
- Eh Sergueï, on ne la voit pas beaucoup, hein, notre Caroline
- Oui Rosana, mais elle n'est pas loin
- C'est vrai, elle n'est pas loin

mercredi 8 septembre 2010

Sergueï est un artiste. Il joue de la guitare encore mieux que Clapton. Il a un autre talent : l'art de l'esquive.
Autant j'aime qu'il me joue des sérénades, autant sa manière d'esquiver mes questions m'épuise.

- Tu préfères aller voir ce film ou celui-là?
- C'est quoi les horaires ?

- Tu rentres quand ?
- Pourquoi, on a prévu un truc ?

- Tu préfères des carottes ou des haricots verts ?
- Ya rien d'autre ?

- Où as-tu rangé MON tournevis ?
- T'en as besoin ?

- T'es où ?
- Oh pas loin, et toi ?

- Pourquoi t'as fait ça ?
- Il fallait pas ?

- Tu la fais ce soir ta ratatouille ?
- Il reste combien de poivrons ?

- T'as bientôt fini ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?

Quant à ma princesse, c'est encore pire : elle ne répond strictement à aucune question. Et en plus, elle affirme que quand elle me répond je n'écoute pas...

Heureusement, il me reste les amis.