Ce soir, en rentrant de quatre jours de formation intense et riche en émotions, j'étais dans les embouteillages. Je me suis fait un film :
C'est bizarre ces fourmillements dans ma main.
Et puis c'est un peu engourdi, et ça monte jusqu'au coude.
Mince, c'est la main gauche, je suis en train de faire un infarctus.
Est-ce que j'ai mal ? non.
Est ce que ça irradie dans la poitrine ? non.
Ca y est, j'ai des vertiges. J'ai trouvé, c'est un AVC.
Pourvu que j'aie le temps d'arriver à la maison.
Remarque, ce serait plus malin d'aller directement à l'hôpital. Si je prends à gauche, là, j'ai le temps d'arriver à la clinique de Mimi, elle saura quoi faire.
Oh lala, de pire en pire les vertiges ... ého attention, les piétons là devant, au lieu de traverser n'importe où, je vais en écraser un, c'est bien ma veine, deux morts.
Purée, je tremble maintenant, je ne vais pas avoir le temps d'arriver à la clinique, je rentre à la maison, c'est à 300 mètres, pourvu que je n'écrase personne.
En plus j'ai dit à Caro que je passais au Galuchat ce soir, faut que je lui envoie un texto. Avant ou après avoir appelé le Samu ?
AAAAHHH, ça y est, j'ai l'épaule engourdie maintenant, c'est un infarctus + un AVC.
C'est possible, ça ?
Faut pas que j'oublie de respirer, comme ça j'aurai le temps d'arriver à la maison. Et puis si on doit me ranimer, c'est mieux qu'il y ait de l'oxygène partout dans mon sang.
En fait, je ne veux pas qu'on me ranime, pour finir dans un foyer d'accueil médicalisé, non merci, je préfère mourir tout de suite, au feu rouge, tiens."
Et puis j'ai décoincé ma ceinture de sécurité, la circulation s'est rétablie et tout est rentré dans l'ordre.
Je me fatigue.