jeudi 28 octobre 2010

WC




 
A mon boulot, les WC sont un haut lieu de communication.


Mme l'adjointe de direction a écrit :

Messieurs,
vous êtes priés d'utiliser la balayette après votre passage.

Le directeur a répondu :

Mesdames,
on a des chiottes séparées alors laissez-nous les utiliser comme bon nous semble.
Pour votre culture personnelle, sachez que nous les hommes,
on aime s'essuyer avec une feuille de vigne
et se masturber devant la balayette.
Signé Sarkozizi

J'ai ajouté un peu de douceur dans ce monde de brutes :

Roméo ème Juliette

mercredi 27 octobre 2010

Gone away from me

Hé Sergueï, il va falloir t'accrocher. Depuis un an je m'entendais la voix rauque alors je ne chantais presque plus, mais depuis le week-end dernier, le chat coincé dans ma gorge est parti et je m'entends la voix claire et forte alors j'ai recommencé à chanter. Et je te préviens, ça décoiffe :

GONE AWAAAAAY FROM MEEEE
GONE AWAY FROM ME
THE CAT IN MY THROAT
HAS GONE AWAY FROM MEEEE

J'attends ton retour de pied ferme, ma guitare à la main.

(Indi, tu ne sais pas ce que tu as raté. Entre autre choses : le regard de la chef de choeur quand elle a entendu ma dièse mal maîtrisée, sa patience et sa détermination à me la faire entendre et chanter juste, et Sergueï-le-traître mort de rire. Et non, la pluie de dimanche, ce n'était pas ma faute.)

mardi 26 octobre 2010

La femme-insecte

 
Ce matin, j'ai fait la connaissance de madame la présidente qui a remplacé zebibi. Elle s'appelle Maryse G.

Elle est aussi maigre que zbb est gros.
Elle est aussi pâle que zbb est rubicond.
Elle en a aussi peu à cirer de moi que zbb était obsédé.
Elle est aussi froide que zbb est sanguin.

Quand on s'est croisées dans le couloir du Siège, elle s'est plantée devant moi et m'a tendu la main : "Bonjour, je suis Maryse G., Présidente". Puis elle est partie sans attendre de savoir qui j'étais. Ca m'a coupé la chique.

Mes collègues m'ont dit que j'avais de la chance qu'elle m'ait dit bonjour. Elle a du trouver que j'avais l'air gentille.

Si elle savait...

lundi 25 octobre 2010

Coquillages



Ce matin, le directeur me cueille dans le couloir :

- Rosana, demain ya une rugnon au Siège et je ne peux pas y aller, j'ai averti le DG que tu me représenterais.
Devant ma consternation, il a ajouté, rassurant : c'est toi qui connais le mieux le sujet.

Argh, le Siège Social ... ça fait un an que je n'y ai pas mis les pieds. Et dix mois que je travaille comme une petite fourmi tranquille cachée dans son souterrain. La dernière fois que j'y suis allée, c'était le 24 septembre 2009 et je l'ai quitté avec grand fracas.

Zebibi n'y sera pas, il s'est fait jeter, mais sa présence doit être incrustée dans le papier peint et la moquette, les stores, la cafetière, la photocopieuse, le parking ...

Je m'en fiche, j'ai 4 épisodes de la dernière saison Dr House à regarder ce soir.


vendredi 22 octobre 2010

I am a witch

Il y a une dizaine d'années, un soir en rentrant de l'école, ma princesse avait l'air bien dépité:
- Machine, elle m'a dit que j'étais une conne.
- Et alors ma puce ? Ce n'est pas parce qu'elle l'a dit que tu l'es.

C'était le bon mot au bon moment.
Je l'ai vu dans le regard de nouveau assuré de ma princesse quand elle m'a répondu:
- T'as raison.

Sans aucune modestie, j'en ai gardé une certaine fierté. Surtout, de ne pas avoir pas ajouté :
- Rien ne t'empêche de penser que machine, c'est une vraie crétine.
(mais je n'en suis plus très sûre)

Je suis beaucoup moins fière de ce que j'ai fait cet après-midi.

Caroline a trébuché sur une vendeuse à quatre pattes dans un magasin. Elle s'est chaleureusement excusée :
- Pardon mademoiselle, j'espère que je ne vous ai pas fait mal.

L'autre l'a gratifiée d'un regard assassin et j'ai lu dans la mine déconfite de ma fille le même dépit que dix ans plus tôt.
Je suis revenue en arrière et j'ai moi aussi trébuché sur la vendeuse, sans un regard, sans m'excuser.

C'est pas bien, je le sais.

Je suis une sorcière, mais j'ai bien fait rigoler ma princesse.

jeudi 21 octobre 2010

Ah ça ira, ça ira, ça ira !

Cher Dalaï Lama,

je partage avec vous une qualité rare qui consiste à savoir appréhender les situations avec objectivité. 
(ma princesse, Sergueï et mes amis sont morts de rire)

Cette qualité présente certains inconvénients. En effet, j'ai du mal à avoir des avis tranchés.
(arrêtez de rigoler, c'est sérieux)

Par exemple, j'ai été ravie de profiter des 35 heures mais consternée qu'elles aient été financées par les caisses de la sécu et que ça se soit traduit par une baisse de salaire des nouveaux embauchés.

Aujourd'hui, je réprouve les mesures cyniques des riches décomplexés qui composent notre gouvernement mais je n'arrive pas à souscrire à l'enthousiasme des mouvements pour la retraite.

Les jeunes et les vieux, pour faire changer les choses, pour atteindre notre système capitaliste, touchez-le là où ça lui fera le plus mal : son porte-monnaie.

Je rêve d'un mouvement qui proposerait les actions suivantes :

- plus un seul sms (pendant une semaine)
- plus un seul achat chez : LVMH, L'Oréal, essence, cigarettes etc.
- plus un seul spectacle chez un artiste français qui ne paie pas ses impôts en France
- faites marcher le petit commerce
- soutenez nos agriculteurs qui n'arrivent pas à vivre de leur production
- votez, votez, votez, pour compenser les votes des vieux qui votent à droite.

Là, je viendrai manifester avec vous. 
 
C'était mon avis objectif.
 
 


mercredi 20 octobre 2010

Ping-pong

Ma princesse et moi, ce ouikenne, on s'est acheté des chaussures.
Moi à Toulouse, elle à Bordeaux.

Les siennes, ce sont des "derbises", les miennes des godillots.
J'ai trouvé les siennes très jolies, elle a trouvé les miennes très moches.

M'en fiche, j'ai les mêmes que Van Gogh.

mardi 19 octobre 2010

Je me moque assez régulièrement de mes copains hypochondriaques (héhé, ma copine Myriam qui se fait explorer tous les ans).

Je ne le ferai plus.
Lors de ma dernière visite pour mes oreilles, j'ai glissé d'un ton anodin à la fin de la consultation :
- Vous devriez regarder ma gorge parceque depuis quelques mois, j'ai la voix rauque et ma soeur s'est faite opérer d'un polype, de dois avoir le même.
En réalité, je pensais à un cancer du larynx mais j'essayais d'exorciser.

- Non, vous avez au contraire la voix très claire, peut être un peu grave, mais claire.
- Pas du tout, écoutez-moi parler, je me trouve la voix de Jeanne Moreau, et ce n'est pas à cause de mes oreilles sinon j'entendrais tout le monde pareil.
- Ce qui est probable, c'est que votre audition osseuse déforme votre perception. De même, vous devez chanter très faux.
- Pas du tout, je chante rauque, mais juste. (Ce n'est pas vrai, je chante rauque ET faux)
- Ne vous inquiétez pas, a-t-il conclu avec impatience, je vous assure que tout va bien de ce côté-là.

Evidemment, je ne le crois pas. Mon ORL est un monomaniaque qui n'en a qu'après mes oreilles. Aussi, je pose régulièrement la question à mes divers interlocuteurs qui s'en fichent éperdument. Une de mes collègues, concentrée sur autre chose, m'a quand même répondu un jour distraitement : "oui, oui, un peu".

Est-ce que les gens se rendent compte ???????

Je veux en avoir le coeur net et je me suis inscrite pour le ouikenne prochain, à un stage de "polyphonie vocale". Je ne sais pas trop en quoi ça consiste mais si je me fais jeter, je demanderai un certificat écrit et je retournerai chez l'ORL pour me faire explorer.

lundi 18 octobre 2010

A la pause déjeuner, Zebibi nous fait un jour une confidence : "ma femme m'a dit hier soir que je ressemblais à Victor Lanoux".

Réaction des poulettes présentes :
- Qui c'est ?
- Ah bon ? je ne vois pas trop.
- Oh peut être, y a un peu de ça ...

Moi, j'ai réussi à ne pas dire :
- N'importe quoi, t'es le sosie de Jean Benguigui.

samedi 16 octobre 2010

Depuis quelques semaines, je quitte la maison un quart d'heure plus tôt pour éviter les embouteillages.
Je cède toutes les priorités, protège les deux roues des excités, laisse traverser les piétons même quand ce n'est pas leur tour, je laisse les bus me couper la route, ne speede pas les automobilistes distraits et endormis au feu vert ...
Et c'est un vrai plaisir de faire ainsi provision de bonne humeur pour la journée.

Je compte les sourires, les levers de main (ou de pied pour les motards) et j'arrive sereine pour ma journée de jungle au boulot.

vendredi 15 octobre 2010

Quand Sergueï m'énerve (le dentifrice à l'envers, le fromage mal coupé ou le sel introuvable dans un placard de 30cm2), j'essaie de me rappeler ce mercredi 3 mai 2006 où il est devenu mon héros.

Nous étions perdus (comme d'habitude) sur une route corse étroite et bordée à gauche par un ravin et à droite par un précipice.

Sergueï a réussi à nous conduire à bon port avec un calme et un self-control exemplaires, malgré :

. ma crispation des deux mains à la poignée de la 206
. mes gémissements
. mes petits cris d'effroi
. ma tentative de descente de voiture en marche quand on a croisé un autocar
. mon expression du scénario catastrophe "Caroline l'orpheline"

Et en plus, il m'a réconfortée.
 

jeudi 14 octobre 2010

Une de mes collègues (Q.I. > 250) vient me voir ce matin :

- Tu sais, le nouveau DG, il est pas très classe, hein, aucune culture, aucun vocabulaire, des manières de goujat... Avec Babé, on s'est demandé si on n'avait pas trouvé pire que Zebibi.

Imaginer ces deux matrones d'une absolue vulgarité, à langue de vipère, vocabulaire de charretier et voix de poissonnière, trouver le nouveau DG pas très classe, franchement, ça m'a fait marrer.

Ca m'a rappelé ce jour avec ma copine Patricia, expatriée en Nouvelle Zélande. On buvait de la bière en fumant des cigarettes, elle en rockeuse et moi en "ressemblarien" quand elle me dit : "les néo-zélandais ils trouvent que les français on est super classe." On avait rigolé comme des baleines.
 
Mais super-classe.

mercredi 13 octobre 2010

Loterie


Tous les dix ans, avec Sergeï, on fait le rêve de devenir milliardaires et on achète un billet de loto.

Comme on a la flemme de cocher des numéros, on en prend un qui nous les donne en automatique. Cet été, on a acheté un billet à 2 euros, et les numéros qu'il nous a attribués : 11-12-13-14-15 m'ont désespérée.

Comment imaginer un seul instant que cette suite de numéros pouvait nous faire gagner quoi que ce soit ? Sergeï a tenté sans succès de me convaincre que ces chiffres avaient la même probabilité de sortir que d'autres.

Ca serait comme gagner au loto et au poker en même temps.

On n'a même pas regardé le tirage.

J'espère qu'on aura plus de chance en 2020.

mardi 12 octobre 2010

 
Patrick, un cadre de la boîte, vient dans mon bureau :

- Rosana, je suis à 4 ans de la retraite (c'est ce qu'il croit),  je n'ai plus envie de m'enquiquiner (il a dit un autre mot) à gérer le quotidien. J'ai le projet de monter une formation qui nous aidera à dédramatiser les situations, ça se passerait sous forme de petites scènes, je suis sûr que tu pourrais m'aider à monter ça.

- Ah c'est une bonne idée, tiens je te livre en vrac quelques projets de scènes :

. tenter de prendre un rendez-vous précis avec Anne
. réussir à faire s'asseoir Ilhéou dans ton bureau et qu'elle y reste dix minutes
. raser les murs le matin pour ne pas croiser le directeur avant d'avoir pris un café
. bosser une heure avec MCS sans devenir fou
. parler d'éthique avec Michelle ou d'échéances avec Eric
. aborder le statut de psychologue avec la psychologue
. arriver à une réunion où personne n'arrive à l'heure et n'a envie de bosser
. les interminables réunions-cigarette où tout le monde se plaint d'être débordé
. poser une demande de congé


Tu en veux d'autres ?

- Hahaha, super, je vais proposer à Zebibi de monter ça sous forme de formation et on se met tous les deux à écrire à partir de la semaine prochaine, OK ?

- Mais oui, bien sûr, non mais tu rêves ! Avant de bosser pour Zebibi, il va falloir qu'il aligne beaucoup, beaucoup de dollars, et qu'il paie à l'avance. Tu peux toujours courir pour que je te trouve d'autres idées.
 
Non mais !

lundi 11 octobre 2010

Hier dimanche avec Sergeï, on est allés déposer des trucs à son boulot, situé dans un quartier pudiquement dit "sensible".
En montant de l'ascenseur, on a croisé un grand jeune homme. Sergeï me dit : "c'est louche, je me demande ce qu'il fait là un dimanche, ce mec".
Deux étages plus haut, caché derrière un pilier, le jeune homme en question qui était de toute évidence remonté en courant, nous guettait, les bras chargés de sacs poubelle.
On a échangé un sourire gêné. Il nous avait certainement trouvé l'air louche lui aussi.
 
Tout ça à cause de Sergeï.

Je n'arrive pas à lui faire jeter sa parka toute élimée qui lui donne un air de réfugié afghan.

vendredi 8 octobre 2010


Camille m'a prêté un de ses mangas. Heureusement, elle m'a expliqué comment le lire, à l'envers, de gauche à droite, sinon je n'aurais rien compris.

Dès la première page, j'ai souri : la présentation de l'auteur précise son groupe sanguin.

Sinon, je l'avoue, je l'ai lu avec plaisir. J'ai replongé dans mes treize ans.

Et pourtant, je n'aime pas les filles crétines et désarmées ni les garçons sombres et protecteurs.

jeudi 7 octobre 2010


Je préviens les âmes sensibles, l'histoire d'aujourd'hui est très très méchante et cynique. Pour compenser, je mets une photo de vache magnifique du Paysan Heureux. 

On peut penser avec raison que mon directeur a le compliment facile.

Dans mon entreprise, l'adjointe du directeur donne le ton. Pour faire partie de l'intelligentsia, obtenir une signature sur une demande de congé, gagner une promotion ou être invitée aux banquets, il faut passer par la case "compliments" sur ses habits.

On ne peut pas dire qu'elle facilite la tâche des flatteurs. Je pense même qu'elle fait tout pour tester leurs limites. A 57 ans, avec un visage à la Droopy et une coiffure à la Duplo, elle s'habille comme Alice, la fille de ma copine Catherine de 5 ans.
Il lui manque juste les couettes.

Et il y en a tous les jours un ou deux qui la complimentent sur son chemisier ou ses chaussures "formidables-mais-dis-moi-où-tu-les-as-trouvées". S'en suit une description très longue et détaillée de l'acquisition qui te fait mourir de dégoût si tu passes par là.

Comme ça marche pour les congés et les invitations, il s'est développé dans la boîte la culture du compliment pour tout le reste aussi. Du coup, il n'est pas rare qu'avant de te demander un truc, on commence par "oh mais tu es radieuse aujourd'hui, un vrai rayon de soleil", "bonjour ma bôté" etc.

Moi, ça me fige sur place.

Bien sûr, je ne suis pas invitée aux banquets.

M'en fiche.

Même pas mal.

(snif).

mercredi 6 octobre 2010

Le directeur, dépité, après une réunion houleuse :

- Rosana, tu es quelqu'un d'exceptionnel
- Te fatigue pas, je ne suis pas sensible aux compliments
- C'est bien ce que je dis, tu n'as pas besoin d'entendre que t'es la meilleure pour bosser
- Ben non, mais c'est parce que j'en suis déjà convaincue

Si j'avais été dans son bureau, j'en serais sortie, royale et pleine d'assurance, mais il était dans le mien alors c'était moins digne mais je me suis quand même levée : "Excuse-moi, j'ai besoin d'aller faire pipi".

Hahaha, je me fais rigoler toute seule.

mardi 5 octobre 2010

Des dossiers de 40 pages sont pondus par des super-poulettes, et parfois on me demande de les relire.
J'ai renoncé depuis longtemps à corriger les : "Mr", "2ième ou 3ième", sans toutefois parvenir à adopter leurs codes. Et je continue à écrire mes "M.", "2ème ou 3ème"..., comme me l'a appris Mlle Douce, ma prof de français de 6ème (pas 6ième, hein). On ne me les corrige plus non plus.

Il faut dire que je suis très têtue. Et je suis devenue un peu débile. Je relisais cet après-midi un dossier qui parlait de "plantion" de haies.
Au lieu de corriger, je suis allée voir ma collègue : - c'est du vocabulaire technique, "plantion" ?

A part ça, j'ai appris un nouveau mot : exutoire. Il s'agit d'un lieu par lequel on évacue des déchets.

PS : Ce matin en réunion, le directeur a prononcé 18 fois le mot "acter" en une heure. On a été 4 à compter.

samedi 2 octobre 2010

Celui qui a dit :

"Si on n'a pas un but dans la vie, on n'arrive nulle part"

ne connaissait pas le plaisir de la promenade.

Arriver à un endroit inattendu : c'est ce que je préfère.