jeudi 30 avril 2009


Création et mise en place d’une procédure

Tout d’abord soyez convaincue que cette procédure ne viendra pas en remplacer une, mais qu’elle va constituer une couche supplémentaire sur le mille-feuilles. Tentez d'oublier que les contradictions et les doubles emplois vont devenir à l’usage de véritables casse-têtes.

Voici donc votre procédure à suivre, que vous avez d’ailleurs vous-même été chargée de rédiger sur les indications les plus confuses données lors d’une réunion. Une fois le document terminé, tant bien que mal tellement l’intrication des éléments et des contrôles sont complexes, il pourra s’écouler plusieurs semaines, voire plusieurs mois et on a même vu des années, avant que celui-ci vous revienne validé par des personnes «compétentes».

Inutile de vous demander ce qu’on doit faire de cette procédure avant sa validation. Personne ne le sait et tout le monde s’en fiche. Et de toutes façons, quoi que vous fassiez, on vous reprochera un jour de l’avoir appliquée ou pas appliquée.

Faites donc comme bon vous semble.

mercredi 29 avril 2009

Et voilà, ma fille a 18 ans aujourd'hui et je réalise que j'ai oublié hier soir d'exiger d'elle qu'elle coupe ses ongles à ras, pour que ça dure plus longtemps...

mardi 28 avril 2009


Rouge et vert

Enfin tu es devenue une vraie pro. Il y a 1 mois, ton boss te convoque : il faut repeindre le truc en rouge. Ah bon ? Tu as eu du mal à ne pas exprimer ton étonnement, c'est vrai, on a toujours fait vert, il semblait vital de faire vert, c'était la vocation première de la boîte de faire vert, son projet de base, etc. Pour te rattraper, tu dis vite-vite que ça tombe bien, on a des pots de peinture rouge en stock. Zeboss, qui la faculté de lire dans tes pensées (merdalors) argumente avec 15 mauvaises raisons (en réalité tu imagines qu'il doit rendre un service à un fournisseur de rouge) et conclut : ajoute ça à l'ordre du jour du prochain conseil d'administration.

Pendant trois semaines, tu mobilises laborieusement les troupes sceptiques autour du projet rouge. Tu ressers les arguments du boss et quand on te ricane au nez, tu es bien obligée de couper court piteusement : c'est comme ça, c'est le boss qui l'a dit.

Ce matin, deux jours avant la date du CA qui va devoir entériner sa décision, il t'appelle : dis-moi, tu l'as fait repeindre en rouge le truc ? Ben non, on attend le CA après-demain. Et là, il se dégonfle : en fait, il vont tous me tomber dessus, on ne peut pas faire ça ... je t'avais pas dit tout de suite, t'as du mal comprendre ... (c'est quand même lui qui a vendu pour 1 euro symbolique tous les pots de peinture verte à un pote à lui qui a du arroser ses plantes ou nourrir ses chiens pendant ses vacances).

Tu as réussi à garder ton sang froid et la nouvelle ne t'a même pas chatouillé l'estomac. Tu es également curieuse de savoir comment il va vendre le projet rouge puis son annulation au CA, puisque la question est à l'ordre du jour. Dira-t-il que tu as mal compris ? Il essaiera peut-être... en pensant que tu es devenue assez professionnelle pour ne pas quitter la pièce.


lundi 27 avril 2009


Bande d'éclopés

Je suis entourée d'éclopés à moitié dingues. Ma fille à vertiges va au lycée malgré l'interdiction du médecin (eh oui, encore), mon amoureux part travailler en Bretagne avec son harnachement de luxé de l'épaule (c'est moi qui la lui ai réduit, c'est comme ça qu'on dit, genre Mel Gibson) et la chef comptable m'appelle ce matin pour me dire qu'elle est pliée en deux par un lumbago mais qu'elle vient quand même si j'ai besoin (je lui ai dit que je n'en voulais pas). C'est une malédiction ?

PS : mon épaule, ça va merci.

vendredi 24 avril 2009

18 ans

Ma fille va avoir 18 ans. Cela signifie-t-il que je ne pourrai plus lui demander de :

  • couper ses ongles
  • rentrer pas trop tard

  • ranger sa chambre

  • travailler pour son bac

  • rendre visite à sa grand-mère

  • finir son assiette de légumes

  • se brosser les dents et aller dormir

  • aller chez le docteur quand elle est malade

    Je ne vais jamais y arriver...

N'empêche, c'est encore un BB, la preuve : elle adore quand je lui cache des lapins en chocolat à Pâques, regarder Zorro à la télé et les oeufs Kinder et hier, elle m'a dit qu'à son époque, les Pokémon étaient plus mignons.

mercredi 22 avril 2009


Q

A mon boulot, il est de bon ton de parler librement de Q (pour se donner un genre bande de copains décontractés). Les femmes n'y sont pas moins à l'aise (pour se donner un genre on est moins payées mais on sait faire tout pareil).

N'empêche que moi, écouter un mec qui a dépassé la soixantaine raconter son inquiétude, quand assis tout nu devant un miroir, il s'est trouvé le testiQ droit énorme, je ne peux pas m'empêcher de trouver ça répugnant.

Et pareil pour tel autre, tout aussi bedonnant, quand il parle de ses hémorroïdes (j'ai une zistoire en réserve sur le sujet).

mardi 21 avril 2009



Pyjama

Le seul effort vestimentaire que tu concèdes à ton travail c'est de ne pas t'y rendre en jean. Tu t'occupes essentiellement de faire arriver sans encombre des marchandises depuis le Japon, la Grande Bretagne ou les USA. Les banques, les clients, les fournisseurs et les transitaires ... tout se passe par téléphone et télex (aujourd'hui y'aurait en plus le fax et le mail).

Tu as bien remarqué que ton patron et les commerciaux sont habillés en byrberrus, locaste etc. et tu les trouves plutôt moches.

Le mois prochain, on t'amène à Paris, au salon du sport mais côté snob, golf et compagnie. Tu vas rencontrer les fournisseurs et les clients, il faut vraiment faire un effort. C'est à peine croyable, tu ne sais même pas dans quel genre de magasin il faut aller...

Tu passes devant une vitrine de magasin, genre Tati. Un petit ensemble paraît faire l'affaire et va te permettre d'expédier la corvée vite fait. Tu achètes donc sans même les essayer le petit pantalon noir piqueté d'un motif « oiseau en vol vu de loin », et son boléro assorti avec des boutons dorés qui iront très bien avec ton petit chemisier blanc.

Quand tu rejoins tes collègues dans le hall de l'hôtel, tu sens bien qu'il se passe quelque chose mais tu ne comprendras qu'après être arrivée sur le stand où défileront tant de belles dames à carreaux.

Sur le salon, il fait environ 35°, tu te mets à transpirer mais tu ne peux pas enlever la veste. Elle a déteint sur ton chemisier blanc, tes bras et ton cou (le reste, tu ne vois pas). Le pantalon met à peu près 1 heure à pocher aux genoux et aux fesses et la veste aux coudes. Sur le stand, tu évites soigneusement le grand miroir ; quand tu es passée devant tu as eu l'impression d'être en pyjama. Il n'est que 10 heures du matin, il va falloir tenir jusqu'à minuit ...

lundi 20 avril 2009

La peur

Vous vous réveillez le matin avec la peur au ventre. Votre sommeil a été entrecoupé de cauchemars et de réveils. Impossible de rien avaler au petit déjeuner. Un sentiment d’urgence et de danger immédiat vous serre l’estomac comme un étau. En approchant de votre lieu de travail, l’étau vous étreint les poumons aussi. Vous ne parvenez pas à sourire et dites bonjour du bout des lèvres. A force de raser les murs vous avez attrapé une démarche de guingois. Vous êtes Directeur et votre journée devrait débuter par la liste des consignes à vos équipes. Mais vous vous enfermez dans votre bureau, incapable de sortir de votre vertige.

Vos proches collègues sont presque aussi tourmentés que vous et vous adressent à peine la parole. Vous suivez une psychothérapie depuis des années sans parvenir à y trouver un réconfort, mais cela vous aide un jour à mettre un mot sur votre malaise : vous êtes victime de harcèlement moral de la part de votre DG. Avant d'aller vous pendre ou d'entamer une procédure judiciaire, vous décidez de jouer le tout pour le tout. Vous vous jetez à l’eau et pendant les congés du monstre, vous demandez une entrevue à monsieur votre président, le patriarche bienveillant et paternel.

Il vous reçoit, vous écoute et vous réconforte. Vous lâchez les digues, c’est si bon ! Sans le réaliser vraiment, vous en rajoutez dans le genre mélo et lui demandez de devenir médiateur. Il accepte et sait trouver les mots pour vous regonfler. Votre bien-être va durer le temps du trajet du bureau du président à votre bureau.

En effet, dès que vous êtes sorti, le président téléphone au pervers narcissique en vacances, pour mener à bien sa médiation. Avant même d’avoir prononcé une phrase entière, il se fait copieusement agresser parce qu’il vous a reçu sans autorisation. La violence est telle qu’il ne pense même pas à objecter que son statut de président l'en dispense. Non. Il s’incline, fait son mea culpa, oublie la raison de son appel, raconte vos épanchements, et raccroche, soulagé. La fureur du monstre tombera sur quelqu’un d’autre.

En l’occurrence vous, qui avez juste le temps d’arriver dans votre bureau. L’assaut est pire que ce que vous avez jamais connu et vous met dans un tel état pour les mois à venir que votre seule planche de salut sera de penser que c’est vous qui vous êtes trompé, vous êtes coupable, responsable, vous êtes un incapable … Votre degré d’aveuglement est tel que vous serez sincère en disant de votre bourreau : c’est lui qui m’a tout appris, sans lui je ne serais rien.

Votre entourage rit jaune.


vendredi 17 avril 2009

Déboires

Vous êtes collègues depuis presque 15 ans. Il est plutôt sympa et depuis ces cinq dernières années, vous avez de bonnes relations, allant jusqu'à faire front ensemble dans l'adversité.

Il est en congé depuis 15 jours quand on vient vous chercher à la machine à café : viens vite, X veut te parler au téléphone et apparemment il est très mal : "Enferme-toi dans le bureau, je voudrais te parler. Tu es bien seule ? (il se met à sangloter), il arrive une catastrophe (sanglots), Arielle me quitte"

Arielle c'est sa femme. Vous étiez loin d'imaginer être assez intime pour partager sa rupture conjugale. Il vous dit qu'il a besoin de vous voir. Vous lui proposez de venir au bureau ou d'aller boire un coup au bistrot du coin. Il vous répond que dans l'état où il est, s'il prend la voiture il va se prendre un platane. Vous êtes gentille, c'est le mois de juillet, il n'y a pas trop de boulot ... et mettez 1 heure à atteindre sa banlieue. Quand vous finissez par trouver, il vous attend sur le trottoir, monte dans la voiture et vous dirige vers le parc de La Ramée tout proche. Il a plutôt bonne mine et a perdu au moins 5 kilos de ventre.

Il vous fait garer à l'ombre et vous dit que les gens vont penser que vous êtes un couple illégitime. Ce crétin ne vous a quand même pas fait venir pour tester son pouvoir de séduction... Vous le regardez d'un air méchant mais comme il a l'air au bord des larmes, vous répondez juste qu'à être là, autant marcher un peu. Il marche à côté de vous et comme il ne dit rien et que vous n'avez pas envie d'y passer trois heures, vous lui demandez si Arielle est vraiment partie. Il ne répond pas tout de suite.

A ce moment vous arrivez à la hauteur d'un petit pont, il s'y accoude, regarde l'eau sale qui s'écoule dessous (en 2 heures vous y verrez passer 4 rats et 1 écrevisse vivants et un gros animal mort genre chien, ragondin ou raton laveur). Il parle sans vous regarder : « Tu ne sais pas tout de moi, il y a une chose que tu ignores et c'est que je bois ».

Vous avalez votre salive et les mots qui vont avec, à savoir que ni vous ni personne autour de lui ne peut ignorer qu'il boit. Il arrive parfois assez éméché au boulot, sale, puant et affecté vraisemblablement par un eczéma sévère au niveau de ses organes génitaux.

Vous le laissez continuer, concentrée sur les animaux divers qui traversent le ruisseau. Vous n'écoutez qu'à moitié les phrases qui suivent, les éternels propos désespérés des conjoints délaissés, alternant reproches et culpabilité. D'un naturel compatissant, vous êtes triste pour lui mais quand il commence à se répéter, vous décidez d'abréger et lui demandez ce que vous pouvez faire. Il vous répond que sa femme vous ressemble beaucoup et que vous devez être bien placée pour lui donner des conseils de «reconquête».

Tout d'un coup, le bruit caractéristique d’une machine à sous tinte à vos oreilles : vous gagnez 1000 points pour le paradis. En effet, vous parvenez à avaler encore une fois les propos agressifs qui vous montent à la gorge.

En le redéposant devant son portail, vous croisez une de ses voisines à qui il dit d'un air guilleret, comme s'il ne venait pas de passer deux heures à pleurnicher : « c'est ma collègue, t'as vu, ils viennent me chercher pendant les vacances ».

Vous gardez la nausée au bord des lèvres pendant 2 heures.

jeudi 16 avril 2009

Objectivité

Votre collègue est en dépression alcoolisée. Sa femme l'a quitté et il sombre. Après un congé maladie de 2 mois, il pense que venir travailler peut lui changer les idées. Il vient donc comme un gros phoque se poser au boulot manifestement bourré. Parfois même il trébuche et vous colle son gros ventre dans le dos. Au bout de trois jours vous avez des envies de meurtre. Vous parlez à l'équipe des dangers que court votre collègue : entre autres choses, il fait 40 km par jour en voiture ivre pour venir travailler. Vous hésitez à parler du coup de fusil que vous n'allez pas tarder à lui tirer en pleine figure. On vous demande de « produire un écrit », comme si on avait besoin de vous pour constater cet état.

Vous vous attachez, ainsi que vous l'avez fait enseigner à bon nombre de professionnels, à décrire la situation avec la plus grande objectivité : je soussignée, constate depuis son retour de congé maladie le comportement suivant chez M. X :

  • il produit des sons étranges et inarticulés où on arrive à discerner les mots couille et bite au moins une fois par tranche de cinq minutes

  • il sent la vinasse et le vomi (non, écrivez plutôt : il dégage une odeur suspecte d'alcool aigre)

  • il téléphone le soir et le week-end à des salariés en CDD ou à des clients pour leur demander de lui trouver une femme

  • il avoue être incapable de travailler

  • il a des accès d'euphorie qui se traduisent par des déclarations d'amour pour tout ce qui passe à sa portée : vous, vos voisins de bureau, la photocopieuse, la porte, les trombones ...

  • il est sale et ne se rase pas

  • il tousse très fort et on a l'impression qu'il va vomir sur son bureau (mais une impression constitue-t-elle un élément objectif ?)

La Direction a résolu le problème en vous changeant d'établissement. Vous ne serez pas la cause de la mort violente de votre collègue et vous ne finirez pas votre vie en prison.

mercredi 15 avril 2009

Organiser une réunion de cadres et chefs de service


Convoquer en plus des cadres et chefs de service plusieurs personnes qui ne le sont pas, ça les valorise à peu de frais, et ça agace les autres. Puis arriver environ avec 1 heure de retard, pour cause de dossier très important à traiter, accompagné de 3 secrétaires à l’air soucieux.

Pendant cette heure là, les cadres, chefs de service et autres invités qui auraient pu commencer le travail s’en sont bien gardés car ils ont l’habitude de ne pas travailler sans le chef. C’est en effet du temps perdu et il faut tout recommencer après.

On arrive, donc, avec l’air d’avoir oublié pourquoi on est là, on demande à une des secrétaires à l’air soucieux de nous passer l’ordre du jour, on le lit rapidement, et pour être sûr que tout le monde a compris, on reprend l’historique en remontant le plus loin possible dans le temps. Cela permet de se ré-imprégner du sujet.

De temps en temps, on répond au téléphone ou on sort avec une ou deux secrétaires à l’air soucieux, histoire de montrer qu’on est très sollicité et que les secrétaires sont pleines de sollicitude à notre égard.

Quelques distraits, il s’agit le plus souvent des invités, écoutent attentivement. Les autres, qui ont déjà déjà entendu l’histoire, se concentrent pour ne pas bailler, sur les choses les plus diverses. Si l’historique et les interruptions font durer la réunion trop longtemps, ils vont jusqu’à remarquer que toutes les secrétaires sont habillées avec le même tailleur noir, pantalon ou jupe, mais noir avec un petit haut de couleur. Ce doit être une norme qualité, un peu comme l’harmonisation des documents : les secrétaires s’appliqueront à prendre un air soucieux et seront habillées pareil.

La réunion était prévue à 9 h 30, elle a commencé à 10 h 30, et il est à présent 12 h 30. Les cadres, chefs de service et invités sont mûrs, c'est-à-dire qu’ils s’ennuient et ont envie de partir au plus tôt.

Aborder alors le premier des vingt-cinq points de l’ordre du jour, et donner des directives et des consignes. Se montrer très irritable quand un distrait qui n’a pas participé à assez de réunions formule une remarque ou une suggestion. Si par hasard le distrait se montre intrépide et ose une objection, entrer dans une colère noire.

En général, et surtout si la remarque du distrait est pertinente, les secrétaires abandonnent l’air soucieux pour prendre l’air désapprobateur et les autres plongent le nez sur leurs notes en espérant que ça ne va pas retarder l’heure de la sortie. Parfois, une des secrétaires pose une main apaisante sur notre avant bras d’homme en colère.

Il peut arriver que la crise sonne l’heure de la sortie, ça dépend des jours. En tous cas, l’heure du déjeuner est dépassée depuis longtemps. Il est maintenant temps de réunir les secrétaires à l’air soucieux et habillées de noir pour refaire l’historique de l’incident qui a provoqué cette colère.


mardi 14 avril 2009

Je suis très fière, mais il ne faut pas le dire à S., ce soir j'ai mangé 3 glaces mugnam géantes moi toute seule, et je n'ai même pas mal au ventre, et même ça m'a fait beaucoup de bien.

samedi 11 avril 2009

Stratégies

Vous avez intégré depuis peu le groupe d'élite de la boîte. C'est en tout cas ainsi qu'ils se qualifient au Siège. Vous avez du mal à être ravie de faire partie de ce panier de crabes. Dans ce petit monde, chacun a sa stratégie. Il y a celle du crabe-en-chef : « se faire les couilles en or » (sic) ; celle des poulettes : obtenir de l'avancement dans leur carrière avec un grand c ; celle du DG : se faire virer avec de grosses indemnités, et la vôtre : éviter les emmerdements.

La plus mal partie, c'est vous. En effet, vous n'arrivez pas à vous prendre au sérieux comme il conviendrait au membre de l'élite que vous êtes devenue. Votre chance (pour l'instant) est que ça fait rire tout le monde, à commencer par le gros crabe, mais ce n'est pas suffisant pour éviter les emmerdements.

Pour appliquer votre stratégie, il va falloir servir celles de tout ce beau monde : aider le gros crabe à se faire les couilles en or, les poulettes à avancer et le DG à se faire virer.

Vaste programme pour vos épaules endolories.

vendredi 10 avril 2009

Je n'y croyais pas

J'ai bien fait de ne pas aller consulter le Dr House. D'abord la trouille de me retrouver avec un lupus ou une sarcoïdose, et en plus il m'aurait mis de mauvais poil pour au moins 3 semaines. Il y a des rouages qui manquent d'huile ; apparemment mon épaule manquait de flotte. J'ai suivi, sceptique, le conseil avisé de quelqu'un qui a soigné son épaule en buvant de l'eau. Et je n'ai plus mal. Enfin, je n'y crois encore qu'à moitié, et puis, surtout, je crains les effets secondaires...

mercredi 8 avril 2009

Rater une occasion d'être méchante (et d'avoir la paix)

Hier soir j'ai été démarchée au téléphone par une vague connaissance. Il voulait me vendre un truc dont je n'ai rien à faire genre placement financier hyper avantageux (c'est le moment, tiens). D'habitude je m'en sors plutôt bien : merci, ça ne m'intéresse pas et clic, je raccroche. Là, j'ai voulu être aimable et me suis mal débrouillée. J'ai écouté pendant dix minutes ses bêtes arguments et résultat : il faut que je le rappelle la semaine prochaine après avoir consulté mon cher et tendre (à qui je ferai porter le chapeau, tiens) pour lui dire que ça ne NOUS intéresse pas.

Franchement, il faudra que je pense à demander au Dalaï Lama de me rappeler les avantages d'être gentil dans la vie.

Si le gars en question avait appelé ce soir, ça aurait été plus simple : j'ai mal dormi, ce matin ma voiture était couverte de fleurs de mimosa collantes, j'ai perdu deux heures au boulot avec un abruti ... bref, les conditions idéales pour accueillir dignement un vendeur de produits financiers kapitalistes.

mardi 7 avril 2009

Dictossomi

Voilà des mois que j'embête tout le monde avec ma douleur à l'épaule droite, enfin sauf ma copine ViBi qui s'évanouit et fait pipi partout quand on lui parle d'os (ViBi : ne lis pas cette zistoire).

Ce matin, sous la pluie, je suis allée faire des radios et échographie : épaule, colonne vertébrale (ViBi je t'ai dit de ne pas lire), poumons. Comme tout le monde, j'avais mis l'ordonnance de côté et j'ai tardé à prendre rendez-vous : si j'ai un cancer de l'épaule, du dos ou des poumons, je préfère ne pas savoir. Et puis, un jour d'optimisme de la semaine dernière, j'ai pensé que j'avais vécu l'essentiel des bonnes choses de la vie et que j'étais en mesure d'apprendre avec sérénité que j'allais mourir. C'est vrai, cette douleur, ça ne peut pas être normal.

Aussi, quand la secrétaire du radiologue m'a dit d'attendre, qu'il voulait me dire deux mots, j'ai encaissé comme une grande, j'étais prête.

Je ne vais pas détailler le bilan du radiologue, il y en a quand même deux pages mais, voilà, il n'y a rien. Bon, on sent que pour me faire plaisir il a noté une « discrète » machinchose et une « légère » trucbidule, mais en gros, tout est normal.

Bien sûr, je suis soulagée (vous aussi, mes zamis) mais quand même perplexe. C'est quoi alors cette douleur quand je respire, quand je bouge, quand je ne bouge pas ?


lundi 6 avril 2009

Je trouve Barack Obama très beau.

dimanche 5 avril 2009

Avez-vous déjà rédigé un compte-rendu de conseil d’administration? Vous êtes nouvelle embauchée dans l’association, et entre autres choses, il vous est confié la mission de rédiger ces compte-rendus.

Au départ, confiante dans votre bon sens, vous examinez les registres… sans parvenir à y trouver aucune logique ou méthode. Les compte-rendus portent des noms différents et leur contenu varie suivant la personne qui les a rédigés. Procès-verbal, conseil d’administration, bureau, assemblée générale (parfois extraordinaire mais sans que rien ne s'y passe)...

De plus, il y a de quoi se sentir quelque peu désorientée car votre conseil d’administration ne conseille et n’administre rien.

On vous demande d’appliquer à la lettre les statuts de l’association, mais cela dépend des articles et des années, il y en a qu’il faut respecter, d’autres absolument pas … et puis comme les statuts sont incomplets il faut un règlement intérieur… dont les articles seront eux aussi soumis à une variabilité de leur application.

Rien d'étonnant à ce que votre cerveau ait décidé sur ce coup-là de vous trahir et refuse de manifester la moindre concentration ou le moindre intérêt. Il semble se ficher éperdument du sujet, et se donne un malin plaisir à vous faire commettre des erreurs gravissimes (genre envoyer une convocation 3 jours plus tôt que le délai préconisé par le commissaire aux comptes). Jamais de votre vie professionnelle vous n’avez été mise si cruellement en échec et il vous faudra du temps pour ne pas être blessée quand on vous fait remarquer que « c'est pourtant simple ».

Vous avez auparavant dans un autre job réalisé avec brio des actions difficiles où vous avez démontré des capacités de négociation et d’organisation et même une certaine vivacité. Et vous voilà hébétée et incapable de comprendre comment rédiger le compte-rendu de propos creux, anecdotiques et inintéressants.

Des années plus tard, vous serez reconnaissante à cette partie de vous qui a refusé le compromis politique (vous avez appris entre-temps à utiliser le vocabulaire prétentieux).



samedi 4 avril 2009

Vous n’avez pas ouvert un livre depuis 30 ans. Dans votre jeunesse, vous avez milité au sein d’un parti radical (quel qu’il soit, dites-le de gauche). Vous aviez succombé au charisme d’un jeune leader, et par dévotion pour lui, dans l’ombre, vous avez collé des affiches la nuit, été passé à tabac, lu Montaigne, Marx et Mao et consolé les filles dont il ne voulait plus. Vous en gardez une certaine amertume, vous auriez aimé être le premier.

Votre engagement politique n’a duré que quelques mois mais vous en parlerez toute votre vie, car c’est là que vous avez tout appris, que vous avez construit votre philosophie de vie. Pour être efficace, vous avez fini par vivre de raccourcis, de slogans et de proverbes.


Vous aimez classer les personnes dans des catégories et coller des étiquettes : l’hystérique, le bon élève, la chouchoute, le terroriste, l’intello, le branleur, la bosseuse…

Vous vous croyez expert en dialectique alors que vous pratiquez l’absolutisme. Personne ne vous contredit et n’alimente le débat parce que ça vous rend irascible.

Vous gardez de votre époque militante le goût des assemblées générales, des accusations théâtrales, des colères, des réconciliations et des ripailles…

Vous vivez dans une bande dessinée et vous êtes devenu une caricature de ce que vous auriez souhaité devenir : un gros homme à la place d’un grand homme.

vendredi 3 avril 2009

Mercredi matin je prends une gamelle en vélo qui me fait rentrer sagement à la maison. Tout va bien jusqu'à midi, où C, ma fille, rentre du lycée pliée en deux à cause d'un mal au ventre, je lui prépare à manger. Au passage, un oeuf profite que je me baisse pour attraper une poêle (c'est moi qui attrape la poêle, pas l'oeuf, lui il serait bien resté au frais dans le frigo), pour glisser du plan de travail me tomber sur la tête et finir par se casser sur le sol. Vous avez déjà essayé de ramasser un oeuf cassé ? Bref, de rire, je tombe sur mes genoux cabossés, ce qui me fait très mal. Ma fille arrive, toujours pliée en deux, et rigole avec moi, du coup elle se plie en 4, on a mis 20 minutes à s'en remettre.

Comme sa douleur ne se calme pas, je l'amène chez le docteur qui prend un air très inquiet, dit que ça a l'air d'être le foie, qu'il faut faire une série d'examens très vite. On file (enfin, on marche à petits pas vu qu'elle a très mal au ventre et moi aux genoux) au centre de radiologie. Le lendemain, rien de décelable l'échographie mais un terrain inflammatoire au niveau de la prise de sang. Elle décide qu'elle est guérie et part au lycée après s'être enfilée un steack frites (ce qui paraît peu prudent pour quelqu'un qu'on soupçonne de développer une maladie du foie), puis faire son baby sitting.

Je suis perplexe, j'ai fabriqué une fille folle à lier, sans doute la seule de Midi-Pyrénées à préférer aller en cours et bosser, plutôt que se la couler douce à la maison. Elle devrait rentrer vers 19h ce soir, et en attendant mon coeur de mère frémit d'impatience ... dans quel état va-t-elle revenir ?

mercredi 1 avril 2009

La vie selon Caroline – 14 ans


Révolte de Pentecôte 2005

Eh, tu savais que le lundi de pentecôte on doit travailler ? Et à cause des invalides ? Mais quoi ? ils travaillent eux peut-être, les invalides ? Ben non, ils travaillent même pas d’habitude, et alors ils vont travailler, ce jour là ? Et qui a décidé ça d’abord, le gouvernement ? Tu paries qu’ils ne vont même pas travailler ce jour-là ?

Révolte de novembre 2004 – 20 h :

C’est nul, tu me laisses même pas sortir, on habiterait en Espagne, je suis sûre que tu me laisserais au moins jusqu’à 9 h le soir, ils le font tous. Là, je suis là à rien faire alors que je pense que je pourrais être avec mes amis. Ah bon tu me laisses sortir ? je peux, là maintenant ? Bon, mais c’est bête, ya personne en France à cette heure là dehors, c’est trop nul.

SMS FROM LONDON (c'est illisible, je sais)

n°1 – Lundi 14 mars 2005 – 5 h du matin : Oné à klé. tt c bien pac c cool on cklat g drmi 3 h. on embark a 6h45.

n°2 – Lundi 14 mars 2005 – 9 h 58 : Oné ds la banlie de lndr, oné 1pe tired mé sa va. Biz

n°3 – Lundi 14 mars 2005 – 20 h 12 : Notre famiy es zarb ilon chan bon c po grav tanpi le num c 00 44 20 86 95 xx xx. c space mé bon … appel sur mon port si tu peu c mieux.

n°4 – Lundi 14 mars 2005 – 20 h 50 : c tjr pareil mé bon. bone nui jsper ksava sarang.

n°5 – Mardi 15 mars 2005 – 7 h 45 : Yes, we get up at seven ocloc, ester is sliping, biz.

n°6 – Mardi 15 mars 2005 – 12 h 48 : non, on a paparlé à la prof pasken fait sava, on sen fou du mmnt kon manj lol

n°7 –Mardi 15 mars 2005 – 15h26 : Ilfè telmen cho ke chu tombé àlo mé sava msie iche ma prêt un tshirt et jme su ht un fut

n°8 – Mardi 15 mars 2005 – 20 h 14 : Maman esk tu sais ke je su tomb ds la riviere. G rien. g h t pant et tshirt. tt va bien mapel pa. biz

n°9 – Mardi 15 mars 2005 – 20 h 22 : G 11 £. jvé essayé dmlavé. Sava g po la krèv, bone nui tt va bien.

n°10 – Mercredi 16 mars 2005 – 9 h 37 : Tt va bien. C le pié. En fait i st sympa ! C tt cool.