mercredi 30 septembre 2009


Je suis heureuse ce soir.
Ma princesse a retrouvé une couleur de cheveux normale.

mardi 29 septembre 2009


Oh lord, won't you buy me a Mercedes Benz ?


Je me répète mais chez nous, le conseil d'administration ne conseille et n'administre rien. Ce matin, conseil d'administration. Avec zebigboss qui me parlait par personne interposée et moi qui faisais une tête d'enterrement, il y a eu une super ambiance.

Vous me croyez si vous voulez mais je vous jure que c'est vrai : ça fait une semaine qu'on ne se parle plus, et ben cet après-midi il m'a offert une voiture toute neuve.

Il est dingue, non ?

Il ne m'aura pas. Il ne m'aura pas. Il ne m'aura pas.

lundi 28 septembre 2009


Le syndrome de Stockholm


Il y a dix jours, votre pdg a fait exploser en vol poulette n°1. Elle lui a vomi au visage sept années de frustrations, griefs et injustices subies. Pas assez solide pour en affronter les conséquences, elle est depuis en arrêt maladie.


Vous n'avez pas assisté à la scène, les trois autres poulettes vous l'ont racontée. Depuis, elles rasent les murs et prennent des cachets. La mécanique du pdg est bien rôdée : les trois premiers jours il a disparu, le quatrième il s'est enfermé dans son bureau sans dire bonjour et sans regarder personne dans les yeux. Sa femme monte la garde alors les poulettes se téléphonent le soir.


Une semaine plus tard, le pdg arrive au siège un peu moins furieux, sauf avec poulette n°1 mais elle n'est pas rentrée alors elle s'en fiche. Les autres poulettes, soulagées, recommencent à respirer et guettent un signe de rémission, prêtes à oublier tout ce qu'elles endurent depuis un mois, pour un regard du chef. Elles ont évité un nouveau changement d'horaire de travail, genre RTT entre midi et deux heures, elles en sont presque reconnaissantes.


Il vous a renvoyée du siège et vous en avez profité pour demander votre mutation dans un autre service, où vous le verrez de plus loin, voire plus du tout. Malheureusement, la seule personne à pouvoir prendre le relais dans votre travail est poulette n°1. Vous avez donc trois mois de préavis à travailler comme un zombie.


A votre conseil d'administration qui a accepté ce changement de service, vous avez dit : "pour que ces trois mois se déroulent sans incident, je vais vous demander de veiller à 3 choses : tout d'abord, l'enflure va modifier mes horaires de travail, puis il va demander à rallonger mon préavis et pour finir il va refuser ma demande de congés de Noël. Je suis prête à assouplir mes horaires mais je ne transigerai ni sur la durée du préavis ni sur mes congés". L'enflure en question a mis trente minutes à demander au conseil d'administration de rallonger votre préavis, cela lui a été refusé. Voyons le temps qu'il va mettre à changer vos horaires et à refuser vos congés ...


Poulette n°1 vous écrit tous les soirs, elle est bien malheureuse chez elle toute la journée à tourner en rond, mais il lui est physiquement impossible de revenir affronter le pdg.


Vous préférez rester sur le pont. Et vous guettez chez vos collègues l'apparition du syndrome de Stockholm.

samedi 26 septembre 2009


Attention, âmes sensibles s'abstenir

Normalement, les mains de Sergio sont grandes, fermes, chaleureuses et jouent très bien de la guitare. Il y a une dizaine d'années, il a attrapé un truc dont j'ai oublié le nom et qui les a transformées en d'horribles plaies pendant des mois. Il était obligé de porter des gants de coton le jour et la nuit pour absorber l'écoulement et l'odeur. Tous les matins et tous les soirs, je perçais à l'aiguille flambée des ampoules d'où s'écoulait de l'eau purulente et pestilentielle, et je lavais une dizaine de gants au savon de Marseille puis les faisais bouillir. Bien sûr, il ne touchait plus sa guitare. Cet après-midi, comme il m'arrive de temps en temps, j'attrape sa main normale, grande, ferme et chaleureuse, et je suis bien contente que cette horreur soit terminée. A l'époque, j'imaginais que peut-être ça allait durer toute la vie. Des fois on aime bien se faire peur rétrospectivement.

vendredi 25 septembre 2009


Ma madeleine
Ce matin en partant au travail j'ai glissé dans le lecteur de ma voiture un vieux CD que je n'avais pas écouté depuis les années où je conduisais ma princesse au collège. Mon cerveau, surmené en ce moment, était en pilotage automatique et a pris le chemin du collège au lieu d'aller au travail. Pour être devant le collège à huit heures moins dix, nous quittions la maison à sept heures vingt-cinq. Caro avait la hantise d'être en retard, nous arrivions alors devant le collège à sept heures trente, avec devant nous vingt bonnes minutes de tête à tête à discuter en écoutant de la musique.
Ca a duré quatre ans. C'était plutôt chouette.

jeudi 24 septembre 2009

De tout et de rien

Cela vous est-il déjà arrivé de vous faire entreprendre par quelqu'un qui vous parle pendant plus d'une heure de sujets auxquels vous avez du mal à vous intéresser, et que le débit de parole ne vous permette pas de placer un mot, genre : excuse-moi, je dois aller éteindre le gaz ? Une fois, je me suis endormie.
* * *
J'ai transporté une bouteille d'eau tout l'après-midi dans mon sac et j'ai oublié que c'était de l'eau gazeuse. Quand je l'ai ouverte, j'étais assise et j'ai reçu dans un grand splash un tiers du contenu de la bouteille sur moi. Heureusement, il faisait beau et chaud, je portais un t-shirt noir, et pour une fois ce n'était pas du coca.
* * *
L'autre soir, je me suis endormie à 22 heures devant la télé allumée et réveillée à 6 h au même endroit avec des bruitages effrayants de dessins animés. Celui d'après, endormie à plat ventre dans mon lit avec un bouquin à la main à 23 heures, réveillée à 4 heures, levée à 6 et gardé une grosse marquasse de livre sur ma figure jusqu'à midi, après j'ai arrêté de regarder. Hier soir, endormie à 9 heures et réveillée à 5h30.
C'est de l'insomnie ?

mercredi 23 septembre 2009

? ? ? ? ? ? ? ?
Que se passe-t-il ? Hier, je suis allée m'acheter un paquet de 4 magnum, avec la ferme intention d'en manger 2 ou 3 devant la télévision (en profitant de l'absence de Sergio, sinon son regard désapprobateur gâche mon plaisir).
Je ne suis arrivée à en manger qu'un. Je suis malade ?

mardi 22 septembre 2009


I dug up a diamond
Ce matin, je ne vais pas travailler, j'ai posé ma matinée. J'ai commencé par me réveiller une demi- heure plus tôt que d'habitude, puis j'ai invité Emilou Harris avec Knopfler et aussi Lennon à jouer un peu avec moi. Je suis plutôt contente ; pour la première fois, aucun de mes invités n'a pleuré de désespoir. Il faut dire que ma guitare était bien accordée. J'attends encore un peu avant de faire revenir Clapton.

lundi 21 septembre 2009


Dialogue avec une enflure
Lui : ouais … (d'une voix sépulcrale pleine de scories, c'est comme ça qu'il dit bonjour)
Moi : ouais … (essayant de faire pareil)
Lui : ouais … (encore ?)
Moi : tu voulais me dire un truc ? (agacée)
Lui : il paraît que tu attends mes instructions pour la plaquette … (ironique)
Moi : pas du tout, tu m'as envoyé un sms pour me dire de voir avec machin (insolente)
Lui : mais on m'a dit … (le ton monte)
Moi : qui t'a dit ? je ne comprends pas qui a pu te dire, qui t'a dit ? (agressive)
Lui : Machine (encore plus agressif)
Moi : ben elle se trompe, tiens j'ai ton sms sous les yeux il est très clair à ce sujet, je dois voir avec machin (acide)
Lui : ouais, tu peux relire mes sms, voir avec machin et tu peux aussi retourner au 24 pasque je veux plus te voir au siège (il a du prendre un cachet parce qu'il ne hurle pas)
Moi : ben ça tombe très bien, j'ai posé la matinée de demain et après je vais au 24, salut. CLIC. (contente de moi)
L'enflure, c'est mon boss. Je lui ai raccroché au nez, mais ce n'est pas grave, il a l'habitude, c'est quand il va trop loin. Je lui en veux d'avoir été si odieux et infâme qu'il a mis en carafe pour 15 jours d'arrêt maladie poulette n°1, et que les poulettes n°2, 3 et 4 sont sous leximol ou atarix, blêmes et tremblantes.
Il ne m'aura pas. Enfin, j'espère.

dimanche 20 septembre 2009

Quiproquo

Nous dînions toutes les deux face à face dans la cuisine quand ma princesse regarde derrière moi et me dit : ta pendule est rose par les pieds ?

Je suis un peu sourdingue d'une manière séquentielle et étrange, et il s'écoule parfois un certain temps avant que les mots que j'entends trouvent un sens dans mon cerveau. Je me retourne, regarde l'horloge de la cuisine, bleue et sans pieds depuis toujours, et me demande si ma fille est en train de devenir dingue ou daltonienne.

Etonnée, je la regarde et elle me répète, un peu agacée : pourquoi ta pendule est rose par les pieds ? Devant mon air un peu hagard elle se lève et me montre les roses que j'ai mis à sécher sur un crochet : « ces fleurs, là, pourquoi tu les as mises la tête en bas comme ça? ».

Soulagée, je comprends qu'elle m'a en fait demandé ! « pourquoi t'as pendu les roses par les pieds ? », ce qui est quand même une formulation un peu spéciale, vous en conviendrez. On en rigole encore.


samedi 19 septembre 2009

Sophie

Tu étais jolie comme un coeur. On te trouvait un air de Boule (et Bill), avec ton sourire aux joues rondes, tes taches de rousseur et tes yeux clairs. Tu coachais nos séances de roller depuis 3 ans. On se retrouve tout perdus, tout tristes. Que s'est-il passé ? Merci de saluer là-haut de ma part : Lennon, Harrisson, Joplin, Dolphy, Monk et Parker.

Je savais bien que l'automne serait pourri, mais pas à ce point.

vendredi 18 septembre 2009

iléhou

Parmi mes centaines de collègues, j'en ai une dizaine prêts à me pardonner tous mes débordements et mes excentricités. Puis trois dont je me sens plus proche. L'une de ces trois est aussi grande et fine que je suis petite et ramassée, aussi discrète que je suis bruyante et aussi souple que je suis entière.

Nous partageons toutefois la même culture de l'objectif, mais elle a développé un savoir-faire qui me fait cruellement défaut : elle contourne tous les obstacles avec brio, en artiste de la godille. Parfois, quand elle assiste à un de mes combats pour une bonne cause, je croise son regard, mi-amusé et mi-compatissant à l'idée de ce qui va me tomber dessus.

Au risque de paraître mièvre, je ne suis pas peu fière de pouvoir compter sur le soutien inconditionnel d'une telle personne depuis près de quinze ans.

jeudi 17 septembre 2009

Texto

Hier mon pdg est arrivé au boulot avec sa tête de malade 100% et je n'ai pas compati, ce qui m'a valu au moins 5 regards assassins dans l'après-midi. En partant, le soir, j'ai juste dit au revoir, puis, trouillarde et afin d'éviter les futurs reproches sur mon absence du siège le lendemain, j'ai envoyé un texto de 50 lignes pour lui faire un rapport circonstancié d'information sur mes rendez-vous.

Voici sa réponse : « avant, les textos se terminaient par bisou, maintenant par bye, les temps changent. La prochaine étape sera sans doute la poignée de main. Pas important, je m'adapte à tout. ».

J'ai consulté fébrilement les textos que je lui ai envoyés et en effet, il y a trois mois, j'avais répondu à celui où il me souhaitait un bon anniversaire (cf mon histoire du 15/7) par : merci, biz et à bientôt.

Je regrette aujourd'hui ce moment d'égarement.

mercredi 16 septembre 2009

Le petit Poucet

Ma princesse sème ça et là dans l'appartement des signes pour que je me souvienne qu'elle y habite encore. Je suis en mesure ainsi, de reconstituer son circuit. Si elle a pris le temps de petit-déjeuner, je trouverai sur la table de la cuisine des miettes, un pot de miel avec une cuillère gluante ou bien le paquet de céréales.

Je mesurerai le nombre de douches qu'elle a prises au nombre de serviettes trempées, dans la salle de bains (ou ailleurs).

La couverture en boule sur le canapé témoignera de sa présence devant la télé, avec parfois quelques miettes si elle y a petit-déjeuné.

Un certain désordre dans ma penderie indiquera un emprunt.

Les gouttes visqueuses sur l'étagère de la salle de bains me rappelleront qu'elle porte des lentilles, le téléphone introuvable qu'elle a téléphoné et un papier griffonné avec des fleurs qu'elle y a passé un certain temps. Les spaghettis au fond de l'évier me diront ce qu'elle a déjeuné et le fouillis de sa chambre sera proportionnel à sa promptitude à quitter la maison.

Je regarde le bouquet de roses qu'elle m'a ramené hier soir, comme ça, sans raison, avec amour.

Je suis gaga, je l'ai déjà dit, je le répète.

mardi 15 septembre 2009

Le temps passe...

A quinze, vingt ou trente ans (si seulement on y pense), on s'imagine 30 ans plus tard comme si on était un autre, avec une évolution du genre têtard qui devient grenouille ou chenille qui devient papillon. Puis-je ici témoigner qu'en fait, on évolue plutôt genre poupée russe ?
Je suis toujours la petite fille de sept ans renfrognée, l'adolescente réservée, la jeune adulte énervée... Parfois je m'étonne d'être essoufflée après un match de hockey, de ne pas être en forme après une nuit de 4 heures, et bien entendu, je me sens très éloignée de mes collègues de tranche d'âge et ne me vois pas vieillir, ni mes amis d'ailleurs, heureusement.
Ma mère dit qu'elle se sent comme si elle en avait 30. Ma grand-mère, à 85 ans disait à peu près la même chose. Ben moi aussi.

dimanche 13 septembre 2009

Traître traducteur

Lors des soirées de collègues de Sergio, j'essaie de me mettre pas loin de Laurent. Il est très très drôle. L'autre soir, nous déplorions que notre librairie préférée ne soit plus aussi sympa qu'avant. Laurent a raconté qu'après ce qui lui était arrivé, il n'y retournerait plus. Il cherchait un livre dont il ne se souvenait plus du titre ni de l'auteur, s'adresse à un vendeur qui connaiît le bouquin où un jeune homme se fait faire un portrait, et l'amène au rayon des auteurs anglophones. Voilà Laurent bien embarrassé :

- Je ne comprends pas, il y a un gros exemplaire à 5 euros et un autre tout fin à 10 euros, c'est bizarre non?

- L'édition à 5 euros est destinée aux scolaires, c'est une vieille traduction de 20 ans avec des commentaires et des explications et l'édition à 10 euros est une traduction récente d'un professeur prestigieux, qui apporte un nouvel éclairage et une nouvelle interprétation notamment au niveau de la progression de …..

- Attendez, là, vous m'embrouillez. Une table en anglais, ça se dit table, une fenêtre ça se dit window, ya quand même pas 2 manières de traduire un mot qui justifient un prix du simple au double, non ?

Le vendeur aurait pu expliquer gentiment à Laurent que si, justement, il y avait des manières de traduire qui changent complètement le sens d'un texte,. Il aurait pu aussi, comme moi, éclater de rire devant la bonne blague. Mais il était mal luné et lui a servi son regard le plus méprisant. Laurent a acheté son bouquin à 10 euros et a décidé de changer de librairie.

Je pense que Laurent a beaucoup d'humour, Sergueï est convaincu que son étonnement était sincère. Traductrice dans une autre vie, j'ai collectionné de savoureuses notices traduites du mandarin, je vais essayer de les retrouver.

samedi 12 septembre 2009

Folie-furieuse

Dans la vie, il y a des choses qui me rendent dingue :



Je n'y peux rien, il m'est impossible de supporter un tube de dentifrice dans cet état. S'il vous plaît, mademoiselle et monsieur qui partagez mon tube, faites un effort, c'est comme ça qu'il faut le laisser :



jeudi 10 septembre 2009

Princesse sécu

18 ans presque et demi. Ma grande fille responsable a un compte bancaire qui marche du feu de dieu et dont je ne m'occupe jamais (hihihi...). Elle travaille dans une crêperie et s'est inscrite toute seule à la fac, comme une grande, normal. Elle se paie des voyages et se débrouille dans les aéroports depuis qu'elle a 4 ans.

N'empêche, qui a passé l'après-midi à débroussailler les inextricables démarches de changement de sécu + mutuelle ? Qui était la seule vieille à faire la queue chez Vittavi pendant que mistoufle servait des crèpes ?

Je suis une mère décidément trop présente. Il faut que je me soigne, sinon je me sentirai obligée plus tard de lui payer ses séances chez le psychanalyste.

Je les ai trouvé très mignons ce soir, ma princesse et son cavalier. Grrr, elle m'a piqué l'appareil photo, sinon j'en aurais mis une plus chouette.

mercredi 9 septembre 2009

Ze monster

Le monstre est en face de vous, écumant de rage. Il n'a pas l'habitude d'être mis en face de ses ordres contradictoires, ni surtout, qu'on refuse de lui obéir. Votre coeur bat vite mais vous ne cédez pas. En effet, ce qu'il vous demande est déloyal. Vous restez ferme. Il hurle, profère des menaces et s'il pouvait, vous êtes certaine qu'il vous frapperait. Il est très effrayant, mais comme deux heures plus tôt il a fait pleurer une poulette et un poulet à coup de hurlements et d'humiliations, vous pensez que s'il passe à l'acte, le poulailler viendra à la rescousse. Fin stratège, il sort du bureau pour se calmer et revient 30 minutes plus tard :


Lui (drapeau blanc) : alors, ça va mieux, tu as réfléchi ?

Vous (butée): non

Lui (l'air meurtri) : tu sais, j'ai une longue maladie

Vous (il est dingue ce type, je m'en fiche) : ben oui, je sais, ton hernie discale...

Lui (pathétique) : non, c'est pas ça, regarde, je te montre le papier de la sécu, chuis à 100%

Vous (c'est pas vrai... il va encore me parler de ses hémorroïdes) : c'est quoi ta longue maladie?

Lui (tout vert de rage contenue) : écoute, ma chérie, il ne faut pas me contrarier, parce que...

Vous (hargneuse) : ne m'appelle pas ta chérie

Lui (blême et la bave aux lèvres) : arrrrrrrrrrrrrghhhhhhhhhhhhhhhhgggggggggggrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Vous imaginez les collègues de l'autre côté de la porte, pleins d'espoir : « ça y est il nous fait un infarctus/A.V.C. » et tirant à la courte paille celui qui lui donnera la becquée. Mais c'est raté pour cette fois. En attendant, vous vous contenterez du regard plein de gratitude du poulailler.

Le lendemain, il vous a fallu faire un effort pour vous rappeler qu'il était un bon comédien. Il a traîné toute la journée un air abattu, fatigué et long-malade 100%, vous jetant des coups d'oeil à la dérobée. Il est vraiment prêt à tout, il vous a presque fait de la peine. Presque... gniark gniark.

(Pardon le Dalaï Lama mais je ne suis pas encore mûre pour la compassion. Pourtant c'est fou ce que je peux être babacoule des fois, ce soir après DW, Pentangle sont venus jouer avec moi. Faut voir la vidéo sur Y.tube, c'est à mourir de rire « Will the circle be unbroken », désolée, je ne sais pas faire le lien)


mardi 8 septembre 2009

La buvette du jardin

Le café infect y est servi dans des tasses peintes à la main, en rose et doré un peu baveux avec parfois des traces de rouge à lèvres. Les frites y sont par contre délicieuses, même si parfois, on trouve, collés à la barquette un moucheron encore vivant ou un cheveu ou encore une tache non identifiable (moutarde ou ketchup séchés?). Sur la toile cirée posée sur les tables, les traces des clients précédents : canettes de coca vides, serviettes en papier, miettes, traînées de couleurs diverses.

La dame (jeune, à peu près mon âge) porte des T.shirts avec la photo des Rolling Stones ou des Ramones et a toujours l'air harrassé et au bout du rouleau.

Parfois, un client reçoit une fiente de pigeon sur l'épaule (au mieux) ou (au pire) dans ses frites, mais ça ne m'est jamais arrivé.

J'adore cet endroit, au soleil l'hiver et à l'ombre l'été, peut-être l'impression d'être dans mon jardin. Une des victoires dont je suis fière dans la vie est de réussir à y traîner régulièrement Sergio qui aime, lui, les endroits où « c'est chouette ici, on pourrait manger par terre ».

Je sais, j'ai de petites ambitions.

(merci, Daniel qui écrit parce qu'il chante mal, pour l'inspiration)

mardi 1 septembre 2009

Garde à vous

Grâces à d'habiles manipulations stratégiques, à des pressions et il faut bien le dire, à des manoeuvres dignes des plus grands terroristes, mon pdg a fini par concentrer tous les pouvoirs de la boîte.

Il a ainsi une armée de 800 soldats et valets au garde à vous, prêts à satisfaire ses exigences : de l'achat de ses cigares à la livraison à domicile de croquettes pour chien, en passant par l'approvisionnement de solutions anti-hémorroïdes et à la rédaction d'infinis rapports en tout genre.

Le problème, c'est qu'il a du mal à supporter les contingences de la vraie vie : faire la queue chez le boulanger, payer un permis de chasse, tondre sa pelouse ...

Il a du passer l'été à réfléchir à comment résoudre le problème. Il a trouvé. Et cette rentrée, on a droit à sa dernière trouvaille : il a embauché la fille de la pharmacienne (livraison des médocs à domicile), la fille de sa femme (qui recommence à lui repasser ses chemises), le gendre de l'expert comptable (qui laisse passer des irrégularités), le petit fils du président du club de chasse (carte gratuite), le cousin d'un concurrent (là je me demande bien pourquoi mais je vais trouver).