jeudi 22 décembre 2011

Ma fée Clochette

En quittant le Galuchat tout à l'heure, deux clients disent en souriant à ma princesse : "merci beaucoup pour l'accueil, et aussi pour l'animation".

Ma princesse les salue à son tour, puis se tourne vers moi, l'air un peu perplexe : "je dois le prendre comment à ton avis, quand on me remercie pour l'animation ?".

Il faut croire qu'elle ne voit pas son sillage de petites étoiles quand elle circule entre les tables.

mardi 20 décembre 2011

Cordonnier

Depuis que ma princesse avale les kilomètres à pied et use plusieurs paires de chaussures par an, je vois régulièrement le cordonnier du quartier.

Il arrive chaque fois à me surprendre. D'abord, au lieu de prendre une mine réjouie et de se frotter les mains (comme le marchand de poisson de ma mère quand il la voit arriver) il a l'air tout ennuyé.

J'ouvre la porte, il arrive en traînant les pieds. Je pose les chaussures sur son comptoir et ses expressions sont un savant mélange qu'il a du mettre des années à peaufiner. A mon avis.

D'abord un air consterné, ahuri, genre : mais comment elle a fait cette folle pour faire ça à ses chaussures, je n'ai jamais vu ça ...

Puis il en prend une du bout des doigts, un peu méprisant et dégoûté (je les ai lavées avant, hein) : je ne vais jamais y arriver, elle me prend pour qui ?

A ce stade, je lui dis, un peu agacée : c'est impossible à réparer, je m'en vais ?

Il me répond du bout des lèvres : ouais, je veux bien essayer, mais bon, je garantis rien ...

Puis il m'annonce le prix, qu'il faut payer AVANT.

Et quand je repasse prendre les chaussures, il me surprend une nouvelle fois, elles sont comme neuves, mais il a l'air tout à fait épuisé, comme si la réparation avait pompé toute son énergie.

Je me demande si c'est un grand angoissé ou s'il justifie ainsi le prix de sa réparation. 



lundi 19 décembre 2011

Lutins

Je ne crois plus au Père Noël. Depuis longtemps, même.

Mais chaque fois qu'on me dit que les lutins ça n'existe pas, j'ai du mal. Pour la bonne raison que je les ai trouvés sur mon chemin plusieurs fois.

La première, c'était dans la forêt de Fontainebleau, ils chevauchaient de grands lézards verts.

Et puis aussi à Flourens, au bord du lac. Ils ramassaient des champignons dans la lumière rasante du coucher du soleil.

La dernière fois, ils jouaient de la cornemuse au cimetière.

Alors on peut me raconter ce qu'on veut, je suis sûre que les lutins existent, je les ai vus.




jeudi 15 décembre 2011

Western ?

Je croyais avoir acheté un livre de cow-boys.

Les deux premières histoires parlent de lutins islandais. Bizarre mais ça tombe bien, j’aime encore plus les lutins que les cow-boys.

Quand j’ai lu le titre de la troisième histoire : « Des aurores boréales à Toulouse », j’ai souri.

Quand j’ai compris qu’elle se déroulait à Sesquières, l’endroit où j’ai organisé les obsèques du poisson rouge de ma princesse, à cent mètres de mon boulot, j’ai pensé : ce n’est pas possible, il a été écrit pour moi, ce bouquin attrapé par hasard sur une pile en vrac…

Ca s’appelle « 38 Mini-Westerns ».

Pour l’instant, c’est tout ce que j’aime.

mercredi 14 décembre 2011

Tôt le matin


Comme j'ai fait une petite sieste hier soir devant la télé, ce matin, je me suis réveillée à 5h50 en pleine forme, et avec deux heures devant moi pour ma douche et mon petit déjeuner (j'aurais bien passé l'aspirateur mais il est trop bruyant).

J'imagine que chacun a mieux à faire que regarder Leymergie le matin... personnellement, j'évite les infos parce que ça me plombe la journée : massacre sur un marché de noël en Belgique, incendie dans une maison de retraite, deux vendeurs à la sauvette tués en Italie,  la crise etc.

J'ai été fascinée par le regard apeuré des collaborateurs de Leymergie. Leurs rictus : des tentatives pathétiques, crispées et ratées de sourires.

Il doit être très effrayant. 

lundi 12 décembre 2011

Choucroute

Samedi soir, on était 16 autour de la choucroute de Mimi. Il y en avait pour 30, alors j'en ai emporté dans une boîte (même pas honte).

Ce soir, j'ai mangé ma part, et celle de Sergueï qui est à Tours.

J'ai trop mangé.

Plus de place pour un Magnum.

Terrible.

jeudi 8 décembre 2011

Question du matin.

Hier matin, mon réveil n'a pas sonné. Je me suis réveillée à l'heure où je suis censée quitter la maison.
Juste le temps de prendre une douche rapide, pas celui de petit-déjeuner. En 30 minutes, j'étais prête. D'habitude, il me faut une heure et quart.

Est ce cela veut dire que d'habitude, je mets 45 minutes pour boire mon litre de thé ?

mercredi 7 décembre 2011

Scrogneugneu

Avec l’âge, j’ai appris à modérer mon impatience. Par exemple, si ma réunion d’hier avec un administrateur s’était déroulée il y a 5 ans, j’aurais interrompu ses propos vaseux au bout d’un quart d’heure : « bon, et si on avançait un peu là, hein ? on ne va pas y passer la nuit, non plus. »

Ce qui aurait été, je le conviens un peu impoli mais aurait présenté l’avantage de rendre la réunion efficace et d’abréger la séance.

Alors qu’hier, non seulement on y a passé la matinée, mais l’administrateur m’a trouvée si « délicieuse » qu’il a programmé trois autres réunions + une invitation à déjeuner.

Alors je me suis défoulée sur poulet n°1 qui m’a expliqué que je devrais être flattée que quelqu’un de si important prenne plaisir à travailler avec moi.

Comme j’étais furax, j’ai répondu que je n’étais pas flattée du tout et que c’était normal d’aimer bosser avec moi vu le nombre d’abrutis dans la boîte.

Ca l’a fait beaucoup rigoler.



mardi 6 décembre 2011

Pin-pon

J'aime les pompiers. J'admire leur courage, vraiment. Alors tous les ans j'achète leur calendrier et le feuillette avec consternation.

Difficile de faire plus moche.

Des publicités hideuses pour les commerces du quartier y côtoient des photos floues de pompiers et d'autres très effrayantes de catastrophes et cataclysmes divers.

La seule belle photo de cette année montre un pompier tout à fait découragé.

Sans doute vient-il de découvrir la maquette du calendrier 2012...

lundi 5 décembre 2011

Fin de soirée

Quand Sergueï a interpellé le jeune homme, debout sur le toit d’une voiture, j’ai rentré la tête dans les épaules et attendu la bordée d’injures qui n’allait pas manquer de suivre.


Il était une heure et demie du matin et on rentrait d’une soirée avec des amis (où on avait bien rigolé). Dans cette petite rue sombre, on était précédés par une bande de jeunes hommes éméchés qui renversaient les poubelles à grand bruit. Quand l’un d’eux est monté sur le toit d’une voiture et a commencé à sauter de l’une à l’autre...

Sergueï est intervenu, les mains dans les poches mais avec une grosse voix :
- ého, les garçons, franchement, vous trouvez que c’est raisonnable ça ?

Contre toute attente, le jeune homme en question s’est arrêté net :
- euh, non, c’est bête, je sais … désolé, je descends tout de suite.

Ses copains se sont approchés :
- vous savez, on n’est pas comme ça d’habitude mais on a un peu picolé

et Sergueï a conclu :
- bon, et bien c’est l’heure de rentrer à la maison maintenant. Et faites attention en traversant la rue.

Après, ils ont fait un petit bout de chemin avec nous, comme une bande de poussins bien sages.

Il est fort, ce Sergueï.

jeudi 1 décembre 2011

Glaces

Dans mon magasin, on ne vend plus de mars glacés. On les a remplacés par des magnum aux amandes.

Par boîtes de 6.

Misère.