samedi 11 juillet 2009

Je suis devenu un ringard - épisode 4

(il faut d'abord lire l'es épisodes n°1 du 8/7, n°2 du 9/7 et n°3 du 10/7), je sais, ça commence à bien faire, qu'est-ce qui m'a pris d'écrire une zistoire aussi longue, même moi j'en ai marre

J’ai organisé un séminaire au bord de la mer pour les cadres et les directeurs de la boîte que je dirige. C’est censé créer du lien et motiver mes troupes. Je suis DG d’une association, pas d’une entreprise commerciale, je ne suis pas un marchand, je suis un politique. J’anime la première demi-journée et je ne sais pas trop quoi raconter, à part la même soupe que je ressers depuis 6 mois à toutes les réunions : conseil d’administration, réunions des directeurs, assemblée générale, réunions informelles, etc.

J’ai donc fait venir les trois autres ringards, c’est comme ça que je les appelle. Il s’agit du mec qui gère l’informatique de la boîte et des deux pingouins avec qui il s’est associé. Soyons clairs, je sais que personne ne comprend rien à ce qu’il raconte.

Mon gros problème c’est que je ne peux pas me passer de lui parce qu’il me dit tous les trois mots : que je fais un super boulot, que je suis extraordinaire et magnifique et qu’il me regarde avec admiration, allant même jusqu’à applaudir parfois à la fin de mes phrases. Et il a du passer la consigne à ses deux associés parce qu’à chaque rencontre, c’est à celui qui exprimera le plus ostensiblement son admiration pour mon immense compétence. D’ailleurs, quand j’ai une petite baisse de moral, je les convoque pour une réunion et ils arrivent en courant. En échange, je paie parfois des factures faramineuses. Je les soupçonne vaguement d’être des hypocrites et des flagorneurs, mais je passe vite à autre chose. En réalité, je me sens très compétent et magnifique et les autres devraient également me le dire.

Je commence ce séminaire en improvisant sur les documents que m’ont préparé mes collaboratrices et qui défilent à l’écran, mais comme je les découvre presque, je m’embrouille quelque peu et l’attention de l’assemblée se dissipe. Je passe donc la parole aux trois pingouins, et il se passe une chose assez déroutante. Le premier commence par me complimenter d’une manière qui me fait honte. Ce qui me flatte en petit comité devient totalement ridicule devant une soixantaine de personnes. Je perçois clairement les sourires en coin, d’autant que le discours est confus et à part le fait que mon travail et moi sommes magnifiques, personne ne comprend rien. On dirait presque trois enfants chinois venus faire leur compliment à Mao (Moa). Ils sont ridicules et je suis ridicule de les avoir fait venir.

... la FIN au prochain épisode, c'est promis ...

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