Je suis devenu un ringard - épisode 1
Ma seule concession à la modernité n’est pas des moindres : mon mobile ne me quitte jamais et je sais même envoyer des textos. Un jour, j’ai du aller le récupérer à la main dans le trou des chiottes.Ma voiture de fonction est la plus grosse possible et ma voiture personnelle est un 4x4. Il faut dire que j’occupe un certain volume difficile à caser dans une voiture plus petite.
Je me sens important et j’aime qu’on me le dise. D’ailleurs, je veille à m’entourer de gens capables de me faire des compliments et de rire à mes blagues grasses (les seules que je retiens), écoutées sur « Rires et chansons » ou aux « Grosses Têtes ». Surtout, ils doivent avoir l’air sincères car j’ai besoin d’être rassuré.
Je mange souvent au restaurant et j’en suis devenu très gros, ce qui me cause quelques désagréments : mon ventre énorme et lourd m’empêche de m’attacher les lacets, j’ai une hernie discale et des hémorroïdes, mon souffle est court et même ma voix et mes yeux sont gras. D’ailleurs ce gras des yeux rend ma vision grasse, ce qui me pose parfois quelques problèmes.J'ai toujours été un ringard mais je suis bien obligé de constater que ça empire avec le temps.
Je n’ai jamais su employer le subjonctif : « … pour que moi je suis sûr que ça marche … ». J’ai aussi du mal avec les prépositions : « … je vous garantis du résultat… » et je dis souvent les mots de traviole : « … son père fait un eizeimer … ». Mais, dans tout ce que je lis, je me fais un plaisir de dénicher les fautes d’orthographe, y compris dans les menus au restaurant, c’est mon truc favori dans les restaurants chinois.
Je suis un meneur d’hommes. L’autre jour, j’ai emmené une équipe du boulot manger au restaurant. On était 6, enfin 7 mais y’en a une qui compte pour du beurre parce que je ne lui parle plus et je ne la regarde plus. Je l’ai quand même fait venir rien que pour l’emmerder. C’était d’ailleurs réussi parce qu’elle n’a rigolé à aucune de mes blagues et qu’elle a passé le repas à regarder dehors.
Le restau est tenu par le cousin d’une de mes collaboratrices. Je suis important, je traite beaucoup de dossiers et il me faut beaucoup de secrétaires. Comme elles me l’ont demandé, je les appelle mes collaboratrices, sauf quand elles me gonflent, je me fais alors un plaisir de dire au téléphone : vous prendrez rendez-vous avec ma secrétaire.
... la suite au prochain épisode, sinon c'est trop long et sergio n'aime pas ...
3 commentaires:
mais où est passé le bout qui manque? c'est un mystère, pas du teasing. Ce qui manque c'est : "vous prendrez rendez-vous avec ma secrétaire".
AAAAARGGGG, je déteste ça les histoires à épisodes, c'est dégueulasse,quand tu publieras le prochain,je ne me rappellerai plus du premier,et si en plus tu oublies des bouts de phrases je ne vais plus savoir où j'habite,arrête ça,tu veux?
@anonyme : désolée, maintenant je suis obligée de continuer, yen a 5.
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