Je suis devenu un ringard - épisode 5 FIN
(il faut d'abord lire l'es épisodes n°1 du 8/7, n°2 du 9/7, n°3 du 10/7 et n°4 du 11/7), je déteste les zistoires à épisodes, pas vous ?
Mes collègues n’oseront jamais me le dire, parce je suis redoutable, agressif et violent. Voilà d’ailleurs un autre de mes problèmes. A certains moments de lucidité, de plus en plus rares à vrai dire, je réalise que mes fournisseurs sont de plus en plus mauvais. Je me demande si je ne finis pas par récolter ceux dont personne ne veut. A force d’être odieux et infâme, je dégoûte et attire le mépris de ceux qu’une compétence professionnelle a rendu assez assurés et confiants en eux pour mépriser mon portefeuille de grosse boîte. Ceux-là n’ont aucune raison de me supporter, ils n’ont pas besoin de moi et de mes vannes ringardes. Je ne supporte de travailler qu’avec ceux qui ont vraiment besoin de moi, ceux qui sont prêts à avaler les couleuvres les plus grosses, à essuyer les humiliations les plus crasses et à me flatter malgré tout.
Paradoxalement, être entouré de ringards augmente mon sentiment d’en être un moi-même. J’ai fini par ne plus rien comprendre aux choses importantes et je vis dans la crainte d'être démasqué. J'aurais pu être un ringard attachant, mais je suis méchant. Mon énergie est toute entière consacrée à nourrir et à ruminer des haines. Toute cible est bonne à prendre : mon président : un glandeur qui touche 8 000 balles par mois d’indemnités pour lire le journal dans son bureau, mon vice-président : un prétentieux autoritaire qui se prend pour Spinoza, mes collaboratrices qui tombent enceintes les unes après les autres, mes directeurs qui ne comprennent rien aux procédures, mes anciennes collaboratrices qui sont de vraies ringardes, les autorités de tutelles qui sont des fonctionnaires toujours en RTT, mon fils qui est un gros con obèse pas foutu de réussir le concours d’entrée en médecine, ma fille qui m’a fait raquer pour son mariage à la con ...
A la fin de cette première journée de séminaire qui devait servir à remobiliser les troupes autour de moi, j’ai senti aux regards des autres directeurs, pour certains perplexes et pour d’autres ironiques et aux regards fuyants de mes collaboratrices, que j’aurai du mal à remonter la pente.
.. OUF, c'est FINI.
6 commentaires:
je trouve cette histoire en 5 éposides bien écrite, comme je l'ai lue d'un coup ça ne m'a pas trop perturbé. Bravo, on y est, on a les photos dans la tête, jolie histoire.
Eh ben merci Ftul.
pour les photos et les images, c'est vrai, je ne sais pas comment tu fais, mais on a l'impression d'être devant la télé, j'aimerais tellement y arriver tout pareil que toi.
Et pourquoi n'y a t il plus de photos je vous prie ?
Ftul l'a dit, elles sont dans la tête ... non ?
Peut être dans la sienne, pas dans la mienne.
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