mardi 29 mars 2011

Le 12 mai 2009 ...

A la fin d'un conseil d'administration, ZBB me fait la proposition suivante :

- Je voudrais que tu démissionnes de ton demi-poste X pour venir à plein temps sur le poste Y, tu perds la sécurité de l'emploi mais je te promets un bel avenir, fais-moi confiance, je te laisse quelques jours pour réfléchir

- Pas la peine, c'est tout réfléchi, c'est non.

- Ne réponds pas tout de suite,  réfléchis, t'inquiète pas, tu peux me faire confiance, je t'assure

- Justement, je ne te fais pas confiance. Depuis qu'on travaille ensemble tu m'as fait pas mal de vacheries alors ça me réconforte de garder mon demi-poste X.

- Quoi ? mais quelles vacheries je t'ai faites ?

- Tu veux la liste ? et bien la voilà...

Au fur et à mesure de mon énumération, le gros visage de ZBB se décomposait et tous les spectateurs avaient baissé les yeux, certains avec un léger sourire. A la fin, ZBB un peu gêné, me répond :

- euh, pour le blocage de ton salaire sur le poste Y, c'est pas moi, c'est machin

- Ah ouais ? tu oublies que tu as pris la peine de me téléphoner pour me dire que tu me bloquais pour m'emmerder. Ce sont tes propres mots et ça a duré trois ans. Alors tu comprendras que te donner tout pouvoir sur la totalité de mon salaire, c'est hors de question.

- Bon, je vois que tu es énervée, ya pas moyen de discuter alors je vais m'en aller pour te laisser réfléchir tranquillement avec les collègues...

- Non, c'est tout réfléchi, c'est moi qui m'en vais. En plus, j'ai envie de pisser alors salut.

J'ai un peu honte mais j'ai réellement prononcé cette phrase.

Pendant les mois qui ont suivi, ZBB a alterné mesures de rétorsion musclées et manoeuvres de séduction mielleuses. Quand la situation a été intolérable pour tout le monde, mon directeur actuel a proposé de m'embaucher à plein temps sur le poste X, ce qui à la fois me tirait des griffes de ZBB et me donnait une totale sécurité d'emploi.

Je lui en suis très reconnaissante, parce que même s'il est dingue, il s'est montré courageux. Lui, il dit que c'est moi qui suis courageuse, qu'il n'avait jamais vu quelqu'un s'opposer à ZBB. Il ne s'agit pas de courage, c'est juste que je ne sais pas être autrement.

(clin d'oeil à Sylla et Joan : voilà, c'est ça l'histoire du 12 mai 2009 où j'ai été l'inspecteur Harry et Josh Randall, rien à voir avec les culottes)

(clin d'oeil à mon père : c'est fini papa, inutile de venir avec ton fusil)


(clin d'oeil à ma fille : tu ne vas pas aimer cette histoire, c'est trop long, hein ?)

4 commentaires:

FTUL a dit…

Ya pas à dire Rosana, ce sont mes histoires préférées. Et au risque de m'attirer les foudres de Sergeï Le Terrible, quand je les lis ... <3
(mortif pour Sylla)

Rosana a dit…

@ftul : tiens, te revoilà ?

Joan Durand a dit…

les foudres de SergeÏ? Mais pourquoi? Bon, je me mêle de mes affaires. Rosana, t'as raison, c'est pas du courage. C'est ta nature. Style direct. Pas de manipulation. What you see is what you get. On t'aime comme ça. Ne change pas. En plus, ça m'inspire.

Rosana a dit…

@Joan : la seule fois où Sergueï a laissé un message sur ce blog, c'était pour dire qu'il trouvait Ftul bête et arrogant et pour qui il se prenait... et notre princesse a laissé un message pour se moquer de lui parce qu'il était jaloux ... c'est une longue histoire, vois-tu, et depuis, Ftul ne dit plus grand chose, ici.

Tu le comprends bien toi, hein, qu'il ne s'agit pas de courage... en vrai j'ai peur du noir !