M. Bl. est un gentil monsieur, un peu gros, rigolo et débonnaire, au regard malicieux. C’est toutefois quelqu’un d’important : un administrateur.
Il plaisante volontiers avec moi quand on se retrouve dans les mêmes réunions au Siège. Il est passé ce matin dans mon bureau et entre deux plaisanteries, il a glissé qu’il viendrait le 19 janvier prochain pour analyser notre rapport d’évaluation.
Avec l’impulsivité et le manque de recul qui me caractérise quand je suis un peu stressée, j’ai réagi :
- ah ben ça ne va pas être possible, pourquoi pas la semaine prochaine tant qu’on y est. Il faut d’abord que je voie avec mon directeur, on n’avait envisagé cela pas avant avril ou mai 2012, c’est quand même lui qui décide hein ?
- euh, j’ai bien peur que non, Rosana, c’est le DG qui décide. Mais ne vous faites pas de mouron, vous allez pouvoir me raconter ce que vous voulez, je n’y comprends rien, il suffira de nous présenter les trucs dans un joli emballage, on ne vous cassera pas les pieds. Tenez, je vais même vous dire les points sur lesquels on a prévu de vous chatouiller pour vous permettre de bien préparer notre venue …
Et il m’a fait un exposé brillant qui m'a laissée bouche bée.
J’ai pris l’habitude, en 15 ans de boîte, de bosser avec des nigauds qui se croient très intelligents et prennent de grands airs supérieurs. C’est la première fois, que je tombe sur une personne humble, qui dit de lui-même qu’il est un nigaud qui ne comprend rien, et qui me surprend par son intelligence.
J’ai eu l’impression de passer un moment avec l’inspecteur Columbo.
M. Bl. était commissaire de police.
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