mercredi 10 février 2010

Quand il faut mais qu'on n'a pas envie, on devrait avoir le choix

Jean-Claude vient voir ma collègue de bureau Iléhou. Elle n'est pas là, elle porte bien son nom, enfin presque, il faudrait l'appeler elléhou. Il a l'air inquiet et ne bouge pas du bureau alors je lui demande s'il veut quelque chose Jean-Claude, avec un sourire gentil.

- cet après-midi je ne suis pas là
- ah bon, d'accord, je laisserai un mot à Iléhou
- on va opérer ma boule de graisse
- mince alors (ça s'opère la boule de graisse? JC est plutôt dodu mais quand même), et tu voulais mettre Iléhou au courant, c'est ça?
- oh mais elle le sait, j'ai pas trop envie mais quand il faut il faut
- oui, comme tu dis
- ...        (JC est figé au garde à vous)
- tu sais, on s'est tous fait opérer un jour, une boule de graisse ce n'est pas très grave,  je suis sûre que ça se passera bien pour toi
- de toutes façons, quand il faut il faut, j'espère qu'ils vont être gentils avec moi à la clinique
- bien sûr, ils sont toujours gentils, ils sont là pour te soigner
- tu vois ma boule de graisse, là (telle une balle de ping pong derrière l'oreille gauche) ? Ben Machin, il en a deux là (au sommet du crâne).
- ah bon, c'est drôle ça, et il va aussi se les faire enlever ?
- je sais pas, quand il faut il faut
- en tout cas, je te promets que demain matin, avec Iléhou on pensera à toi.
- et pourquoi ?
- ben pour te donner du courage
- ça va me donner du courage ?
- j'espère en tout cas (et je tente un grand sourire encourageant)

Jean-Claude me rend un sourire rapide pour me faire plaisir, pour me faire croire que je suis arrivée à le rassurer, et s'en va.

Quand il faut mais qu'on n'a pas envie, on devrait avoir le choix.

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