Avant d'écrire une zistoire comme j'aime, c'est à dire en 5 ou 10 minutes maxi, il me faut le temps de "digérer". Alors je me sers de mes vieux souvenirs...
Autrefois, avec zbb, il nous arrivait d'entretenir des rapports à peu près cordiaux durant une quinzaine de jours, pas plus.
Un jour, pour fuir la cantine, je pique-niquais dans le bois avec un bouquin. Je finissais "Stupeurs et tremblements"; zbb s'approche :
- ouais, keuf keuf, je te vois sourire, de loin, qu'est ce que tu lis, ça a l'air bien, tu me le prêtes ?
- euh, d'accord, mais il faudra me le rendre, hein !
Il est impossible qu'il ne se soit pas reconnu. Le portrait que dresse Amélie Nothomb le décrit mieux que je ne saurais jamais le faire. Un ignoble pdg, grossier, colérique, petit et gros, injuste, infâme, des scories plein la voix...
Les jours suivants, j'ai guetté son expression, partagée entre la crainte des représailles et le plaisir de lui avoir fait une bonne blague.
Puis un jour, j'ai trouvé le livre sur mon bureau. Jamais un seul commentaire, ni de sa part ni de la mienne.
J'aime imaginer qu'il y pense parfois.
2 commentaires:
c'est peut petre après cet épisode qu'il t'a cherché des noises
Je ne l'ai jamais trouvé plus méchant avec moi qu'avec les autres.
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