mercredi 27 mai 2009


Rages et repentirs

Vous avez fait une erreur. Prenez un air effondré, les épaules rentrées, le regard éperdu et si vous y parvenez, la larme à l’œil. Dans le meilleur des cas, c’est vous qui vous en êtes rendue compte; vous avez envoyé un courrier daté du 51 mars 2009. Si vous réussissez à être convaincante dans l’expression de votre terreur panique, cela peut vous valoir l’absolution du chef. Ne cherchez pas à minimiser les faits. Sinon vous êtes cuite.

Mais vous ne pouviez pas le savoir, vous venez d’arriver. Et comme vous n’êtes pas aiguilleur du ciel ou directeur financier d’une multinationale, votre nature confiante vous porte à relativiser.

Le chef convoque alors les cadres et chefs de services, plus des personnes qui passaient par là et d’autres qu’il fait venir de l’autre bout du bâtiment, pour des raisons obscures. Dans quelques années, vous serez indulgent pour les membres de ce tribunal stalinien. Vous comprendrez que la pire des choses serait qu’une personne prenne votre parti. Mais pour l’instant, vous avez du mal à comprendre que presque tout le monde hoche la tête d’un mouvement réprobateur, quelques uns même écarquillent les yeux. Essayez d’oublier que la moitié des personnes présentes a relu votre dossier avant qu’on vous autorise à l’envoyer, sans voir l’erreur.

Vous aurez du mal à retenir votre mépris et c'est pourtant c’est du repentir qu’il va falloir montrer. Si vous avez de la chance, la rage que vous éprouvez sera assez forte pour faire monter des larmes.

Tant qu’à être touchée, veillez à rester enragée. Le détachement viendra plus tard.

2 commentaires:

F.TUL a dit…

Qu'est ce que je disais, j'ai mis une plombe à trouver l'histoire d'après. remarque c'est pas mal d'alterner une tragédie et une comédie, à savoir laquelle est quoi ?

Rosana a dit…

ce sont des tragi-comédies