Dibidibidi
Sophie, ma remplaçante, décroche le téléphone, balbutie quelques mots, tapote sur la calculatrice, sort un dossier, met des papiers partout sur le bureau, ses mains tremblent. Je comprends qu'elle parle avec zbb. Puis sa voix se met à chevroter et elle me tend le combiné : il veut te parler.
- zbb hurlant : ça m'énerve, je demande pourtant un truc simple et vous me pondez un truc compliqué, c'est chiant à la fin (en V.O. ça dure 5 terrifiantes minutes)
- moi : arrête de crier, ça fait du larsen je ne comprends rien
- zbb hurlant : rglbleuhnthmogiuyffutjkl^hgftk
- moi : désolée mais je ne te suis pas du tout, tu veux que je raccroche ou je te repasse Sophie ?
- zbb hurlant : mlkhlguyfvlknù
- moi : clic
- Sophie (blême) : mais qu'est ce qu'il a ? Il hurlait qu'il ne comprenait rien mais il ne me laissait pas en placer une pour lui expliquer.
Je la rassure (hypocritement désinvolte) :
- Ne t'inquiète pas, c'est à moi qu'il en veut, avec toi ça devrait mieux se passer, tout va bien, il est juste un peu tendu en ce moment, l'arrivée du nouveau DG, ses problèmes avec poulette n°1, mon départ, l'approche de noël, le vent d'autan...
Il n'est pas certain que cela ait convaincu Sophie, d'autant plus que j'avais commencé ma transformation : ma voix était montée d'un cran, mes canines avaient poussé de 3 cm et mes cheveux s'étaient hérissés sur ma tête.
Peut-être devrais-je jouer franc-jeu avec elle : tiens jusqu'au 22 décembre s'il te plaît, ça me sauve la mise et je te promets que je serai là pour t'aider, après tu peux partir, d'accord ?